Deuxième Geste :

Quand les rivières devinrent rouges
 
 
 

Jour du labeur, 25 Kuthona de l’an 4710 :

Nous repartîmes à l’assaut de l’inconnu, le long de falaises inconnues, explorant les rives du lac intérieur. Un beuglement attira notre attention, et au détour d’une escalade difficile pour descendre jusqu’au rivage, nous fîmes face à une créature improbable mais hostile : une tortue géante de plusieurs centaines de kilos.

quelques heures plus tard, une partie de cette créature était en train de cuire dans notre marmite. Notre quotidien fut amélioré dès le lendemain, par de la viande d’Hibours, qui avait décidé de nous inscrire à son menu. Notre périple tournait à la revue gastronomique. Pourquoi pas ?

 

Jour du bonheur, 25 Kuthona de l’an 4710 :

Nous continuâmes ensuite notre chemin vers le fleuve Corneille (Linzi m'ayant expliqué que le nom était dû au nombre d'oiseaux nichant sur ses abords, et au vu du chant incessant de ceux ci, je comprenais pourquoi) , histoire de repousser les frontières de notre domaine, et de vérifier les éventuels ressources naturelles qui pourraient nous permettre de nous développer. La nuit tombant, avec le froid qui l’accompagnait (nous étions désormais en plein milieu de l’hiver, les saisons passant trop vite depuis que j’étais devenu baron) nous approchions des rives du fleuve, quand mon ouïe fut alertée par des sons inhabituels non loin de notre groupe. Le vent porta jusqu'à mes oreilles les éclats de voix de plusieurs personnes, qui devaient se trouver non loin d’un port en ruine, preuve de l’existence d’un ancien centre de commerce à cet endroit. Je décidais d’aller voir en avant du groupe, en bénéficiant de mes talents de furtivité, qui n’étaient pas le point fort de mes camarades.

 

J'arrivais sans bruit à l'angle d'une ancienne habitation presque effondrée, et débouchait en vue d'une zone herbeuse jouxtant la rivière, où se jouait une tragédie qui se déroulait sous mes yeux (et mes oreilles). Je vis au sol, se tenant à grand peine sur un coude et se tenant le côté, une jeune (vraisemblablement) demie elfe à la peau sombre, qui était blessée et entouré par un groupe de trois femmes appuyées d‘un homme qui lui donnaient le nom de Shensae. Les regards pleins de haine (des femmes) ou d’indifférence (de la part de l’homme), ainsi que les marques de coups et les blessures profondes sur cette jeune femme, m’avertissaient sans équivoque du sort que ces malandrins lui réservaient. Je compris que la dénommée Shensae s’était échappée des griffes de la Guilde des Assassins de Dague, un groupe abrité au sein d’une forteresse nommée le Nid du Faucon, qui avait recruté une certaine maîtresse Areene, dirigeant le groupe de mercenaire « la Loge des Empoisonneurs » (qui nous faisait face à l’instant), afin de s'assurer de la mort de la jeune femme. La mise a mort de Shensae approchant, je décidais de m’en mêler, mais ma discrétion légendaire m’abandonna en cet instant critique.


Repéré par celle qui semblait être la chef, elle envoya à mon encontre un puissant éclair de foudre, qui m’envoya valdinguer à travers murs pourris et poutrelles décaties. Leurs états de décomposition avancée, permis de me ralentir et de me préserver lors de l’impact au sol. Quelle puissance ! Nous avions croisé un adversaire de taille, et nous n’étions pas préparés. L’homme au regard étrange, s’avance alors vers moi, mais je ne suis pas seul. Mes compagnons arrivent alors a mon secours, et alors que Regongar se concentre sur mon adversaire, Octavia, consciente du danger attaqua la lanceuse de sort.

J’avais remarqué le regard étrange du seul homme de notre groupe d’adversaires. Il semblait comme absent, contrôlé. Je tentais le tout pour le tout et essayais par mes mots de le libérer. J n’y parvins qu’à moitié mais cela me donna le temps de l’assommer, ce qui nous permettrait d’élucider ce nouveau mystère un peu plus tard. Je décidais alors de me porter au secours de Shensae, juste au moment où je la vis prendre un poignard empoisonné dans son épaule. Cette fois elle n’y résista pas et s’affaissa sur le sol, alors que je chargeais et éliminais son bourreau en quelques passes d’armes.


Alors que le combat tournait à notre avantage, après de longues minutes d’indécision de la déesse chance, la Chef de nos adversaires, une grande rousse dont les traits cruels du visage, tranchaient avec un corps avenant, changea sa méthode d’attaque. Pas de quartier, Usant d’une magie nécromantique, elle frappait aussi bien ses alliées que ces ennemis, usant de cercles d’énergies négatives autour d’elle. A peine ralenti par ses attaques

suicidaires, je me précipitais sur la chef, et la décapitais prestement, alors que le dernier membre du groupe fuyait en plongeant dans le fleuve, pour réapparaitre quelques minutes plus tard de l’autre côté de la rive. Elle nous échappait.

 

Je revins vers Shensae, qui gisait sur le sol, et stabilisait son état grâce à mes pouvoirs de paladin, alors que notre clerc ralentissait les effets du poison. Nous passions ensuite la nuit sur place afin de surveiller l’état de santé de l’ancienne captive, et reprendre aussi des forces.

 


Jour du labeur, 26 Kuthona de l’an 4710 :

 

Nous repartîmes ensuite vers notre capitale, emmenant avec nous la captive que nous avions délivrée, ainsi que le mercenaire, qui nous avoua avoir été constamment sous le contrôle magique de la grande prêtresse Sussessa (celle qui m’avait envoyé un éclair de foudre au début du combat), après avoir croisé son chemin il y a plusieurs années. Il travaillait depuis, sans le savoir et sans avoir conscience de ses actes, pour une loge d’empoisonneurs, réputée de par nos contrées. Qu’à cela ne tienne, cela ferait un groupe d’agent du mal de moins, après notre face à face. Lors du voyage, Shensae, qui était encore très faible, du fait du poison qu’elle avait reçu (et que nous ramenions sur une civière tirée par un cheval) ne fut pas très loquace, mais je croisais souvent son regard qui était posé sur moi, et qui se détournait soudain. Etrange.



Shensae
Le lendemain, alors que nous avions installé le camp, Shensae me fit signe discrètement de me rapprocher ; après quelques hésitations, elle me confia qu’elle se devait d’être franche avec moi, vu la façon dont nous l’avions sauvé d’une mort certaine, et que je dirigeai une communauté importante : effectivement, elle savait qui j’étais, car elle appartenait a la célèbre (si l’on veut) Guilde des Assassins de Dague, qu’elle avait fui, il y avait quelques mois de cela. Elle avait été formée par eux dans le but d’être une espionne d’élite pour intervenir et obtenir des informations auprès d’individus puissants ou possédant des informations intéressantes pour la Guilde. Mais tout avait changé il y avait peu de temps, lorsqu’elle s’était arrêtée, au retour d’une mission au sein du pays de Galt, dans une auberge non loin de la contrée du Mivon. Le tenancier l’avait reconnue, alors qu’elle n’avait aucun souvenir de lui. Devant son insistance, elle s’apprêtait à partir, mais il lui proposa de l’accompagner jusqu’au site où se trouvait son ancienne maison, et où ses parents à elle auraient péris, selon l'aubergiste! Intriguée devant l’opulence des détails et des informations fournies, elle accompagna l’aubergiste. Lorsqu’elle arriva devant les ruines et les tombes du couple, et vit les noms des individus, tout un passé dont elle ne se souvenait pas remonta à la surface ! Elle se rappela vivre avec une famille adoptive d’humains, remis à leur garde par sa mère elfe (je ne connaissais pas d’elfe avec une peau aussi foncée néanmoins), qui décéda peu après. Elle grandit heureuse jusqu’à ses 8 ans, date à laquelle la Guilde des Assassins, dont son père était un membre influent, et que sa mère avait tué lors d’un viol de trop (étant son esclave depuis des années), retrouva sa trace et la ramena dans leur fief. Bien qu'étant enfant, elle avait l'esprit vif, et demanda que les assassins laissent ses parents adoptifs tranquilles, ce que la chef de la Guilde, Jana Smilos, accepta (mais qui avait été un mensonge éhonté de toute évidence, puisque l’aubergiste expliqua qu’il la croyait morte, car l’incendie ayant pris la vie de ses parents s’était déclaré trois jours après qu’elle soit partie). Un puissant sentiment de vengeance monta en elle, et elle décida de rendre la monnaie de leur pièce à ceux ui avaient brisé sa vie. Elle revint jusqu’au « Nid du faucon », la forteresse de la Guilde, et fit mine de revenir normalement de mission ; avant de retrouver Jana Smilos, on lui servit à manger et à boire ; sachant qu’étant donné qu’elle ne se souvenait jamais de ce qui lui était arrivé, elle devait être droguée régulièrement, Shensae fit semblant de manger et boire. Une fois dans les appartements de Smilos, celle-ci l’interrogea sur sa mission. Voulant s'assurer de l'implication de la chef des assassins, Shensae parla à Jana Smilos de l’aubergiste qui lui avait parlé de ses « parents ». Troublée, celle-ci lui dit qu’elle enverrait des agents s’occuper ce « problème », et qu’il était souhaitable qu’elle se restaure un peu plus. Confirmant ainsi ses soupçons, Shensae attendit que Smilos se soit rapprochée d’elle, et frappa brutalement, la laissant s’écrouler dans une flaque de sang, et abandonnant la dague dont elle s’était servie. Puis elle mit le feu à la chambre, tandis qu’elle s’échappait le plus rapidement possible de la forteresse. Elle prit ensuite un cheval, et mis le plus de distance possible entre elle et Dague, fuyant vers l’Est (prévenant au passage l’aubergiste de fuir avec sa famille). Sa fuite dura plusieurs mois, mais elle fut finalement rattrapée par      la      Loge     des     Empoisonneurs,     au     moment          nous     l’avions     rencontrée. Je la remerciai pour sa confiance, et lui promis que nous trouverions une solution à sa situation, mais que nous n’allions pas la laisser tomber (même si je savais en mon for intérieur que cela annonçait à plus ou moins court terme des problèmes en plus à gérer. 

 

Nous revînmes vers Boisoleil en passant par Rivechant qui commençait à avoir vraiment des allures de village fortifié, avec sa tour de garde qui était en cours d’achèvement, et son activité commerçante de plus en plus intense.

 

Jour de l’étoile, 29 Kuthona de l’an 4710 :

 

 Après quelques jours de voyage, nous parvînmes enfin aux portes de la capitale, mais un étrange comité d’accueil nous attendait. En effet, Linzy et Kesten se tenaient devant l’entrée de la ville, avec des soldats de la garde en tenue de combat. Inquiet de cet attroupement inhabituel je hâtai le pas de mon cheval et m’avançait jusqu’à eux. Linzy ne perdit pas de temps, et m’expliqua que, peu de temps après que nous ayons quitté la capitale, un individu qu’elle soupçonnait d’être un barde, était arrivé en ville et avait commencé une campagne de dénigrement contre moi. Voyant qu’il était nécessaire que je sois présent pour me défendre, elle rongea son frein et attendit que je sois de retour mais prévint Kesten de mettre les soldats en alerte au cas il soit nécessaire de faire intervenir la force. L’individu en question, nommé Grigori, avait déjà l’oreille de nombreuses personnes dans la ville, et me blâmai de ne pas être capable de pouvoir suffisamment les défendre, en prenant comme référence les trolls qui semaient de plus en plus la panique dans la contrée. Commençant à sentir la moutarde me monter au nez, je priai Linzi de rentrer au château (et de s’occuper de Shensae, que je présentais rapidement après l’avoir habillée de manière à ce que personne ne puise reconnaitre ses traits) en la logeant correctement, et demandait à Kesten de m’escorter jusqu’à l’endroit ce gredin officiait.

Grigori

Sur la place principale du quartier des commerçants, une estrade improvisée avait été montée, et plusieurs dizaines de personnes écoutaient attentivement les insultes savamment tournées qui étaient proférées contre moi. M’approchant de ma Némésis, je devais reconnaitre que le bougre connaissait son travail, et effectivement Linzy avait raison de se méfier : cet énergumène était un orateur doué. M’apercevant, car je m’avançais à travers la foule sous l’escorte de Kesten, ses soldats et Akiros, Grigori préparait la foule à le voir emmené de force, prouvant par toute la justesse de ses propos précédents sur le manque de liberté réelle régnant dans la baronnie. C’est pourquoi il fut surpris de me voir avancer seul sur l’estrade et lui rendre la pareille, en soulignant la lâcheté de dénigrer une personne qui ne pouvait se défendre lui-même, et lui proposant de débattre de manière égale devant les citoyens de la ville ici même dès le lendemain. Stupéfait mais se reprenant vite, Grigori accepta le défi avec un rictus satisfait, sous l’œil inquiet de Kesten et Akiros. J’ajoutais –sans doute pour lui faire quitter ce sourire mesquin-que s’il remportait le duel, je quitterai la baronnie et laisserait les citoyens décider de leur sort, mais que si je l’emportais, je resterai Baron et déciderai de son sort. Inquiet malgré tout vis a vis du résultat de ce futur duel que j’avais lancé, je prenais le chemin du château avec Kesten. Une fois sur place, je discutais avec Linzy (après avoir vérifié que Shensae se reposait et était logée convenablement) de la façon dont je pouvais influer sur la façon dont les gens me verraient. Linzy me sourit et me dit que je n’avais « qu’à être moi-même et leur rappeler ce que vous avez fait jusqu’à présent ». Avec un sourire énigmatique, elle me dit également qu’elle allait réfléchir à un moyen de contrer les arguments de Grigori.je trouvai néanmoins difficilement le sommeil, peu sûr de moi et me demandant si ce que nous avions construit jusque là n’allait pas arriver brusquement à sa fin, écartelé par l’aveuglement de certains…

 

Jour du soleil, 30 Kuthona de l’an 4710 :

Le jour de la confrontation était arrivé ! Non sans appréhension, je m’avançai dans la froideur matinale de l’hiver, jusqu’au milieu de la ville, avait été érigée l’estrade où le duel qui m’opposerait à Grigori –et allait décider du sort de la baronnie- commencerait.

 

Le fat se trouvait d’ailleurs déjà là, confiant et narquois, planté sur l’estrade. Devant lui, j’eu le souffle coupé : la totalité de la ville se trouvait !

 

Plus de deux mille personnes rassemblées sur la place (et en dehors, car l’endroit n’était pas prévu pour recevoir autant de monde) et qui, silencieusement, attendaient de voir qui allait sortir vainqueur de ce duel. Je lisais la tension sur les visages, l’inquiétude et pour certains la détermination. Face à ma Némésis, je lui laissai gracieusement le loisir de débuter les hostilités. Durant presque une demi-heure, je vis ma réputation salie et mensonges et omissions défiler devant moi, malheureusement, trouvant un certain écho au sein de la foule devant moi. Une fois son oratoire terminé, Grigori, l’air satisfait, s’écarta du centre de la scène et me fit un geste moqueur de prendre sa place. Alors que je m’apprêtais à suivre son geste, Linzy me fit m’arrêter d’un geste impérieux, et devant l’air médusé de tous –y compris moi- s’avança au centre de l’estrade et prit la parole : quelle leçon mes amis ! Si quelqu’un doutait encore des qualités de barde de Linzy, après ce jour il n’y en eu plus aucun pour le faire. À travers un verbe irréprochable, elle rappela à tous pourquoi le peuple de Boisoleil était devenu citoyen de la baronnie, les rêves de liberté et d’indépendance qui les avait amenés à se rendre ici, et comment, malgré les épreuves subies, rien n’avait réussi à les abattre ou les détourner de leurs espoirs. Et que j’étais celui qui les avait protégé ou avait mis fin aux dangers qui les menaçait.la foule était captivé, moi y compris, par ce discours passionné, apparemment improvisé, offert par celle qui semblait, en ce moment, incarner les valeurs de la baronnie. Linzy, comment avions nous pu te sous estimer ainsi ? C’est alors qu’une autre surprise arriva. Un par un, mes compagnons s’avancèrent au milieu de l’estrade, et expliquèrent à la foule ce que j’avais-selon leurs dires-fait pour eux ou permis de réaliser. J’essayais de ne pas être ému, mais les larmes me montaient aux yeux malgré tout ! Finalement, Linzy, ainsi que mes compagnons, me firent signe de m’avancer pour lancer ma diatribe!

 


Que dire après tant de choses justes et poignantes ? je m’élançais du mieux possible et expliquait mon point de vue quand à ma position au sein de la baronnie, et le fait que j’essayais de remplir ma charge au plus juste, et de mériter la confiance de mon peuple du mieux que je pouvais ; j’appelai à l’unité et à la cohésion de celui-ci, surtout quand des forces extérieures menaçaient son intégrité (je visai Grigori sans le nommer car je savais bien qu’il n’était qu’un pion dans un jeu mené de l’extérieur).pour finir, Linzy demanda qui dans la foule se rallait aux arguments de Grigori ; quelques murmures se firent entendre ici et là, mais presque inaudibles. Et lorsque Linzy demanda qui souhaitait suivre leur baron, un rugissement de hourras rugissants s’éleva et rempli la ville, soulageant mon cœur et le remplissant de fierté par la même occasion-fierté de mon peuple mais aussi de ceux qui m’accompagnaient, et
particulièrement Linzy, sans qui j’aurai probablement perdu la partie ce jour là !je les remerciai tous et leur expliquai je continuerai ma mission de les soutenir et les protéger et leur souhaitait rendez-vous demain sur cette pace pour passer la soirée menant à l première année d’existence de notre baronnie, au sein d’un grand banquet où tout le monde serait invité.

 

Puis je me tournai vers Grigori, qui essayait de disparaitre subrepticement, mais que Kesten retenait avec ses gardes, et me laissai aller à un petit sourire moi aussi, et ordonnai à Kesten, de le mettre au cachot dans le donjon du château, en attendant que je vienne le questionner moi-même.

 

Jour du labeur, 8 Abadius de l’an 4711 :

Déjà une semaine dans la nouvelle année, et encore de nombreuses choses a planifier et préparer pour le développement de la baronnie. Une fonderie est en construction désormais dans le village de Rivechant, et les routes qui sillonnent la baronnie se font sans cesse plus nombreuses et accélèrent le commerce et l’accroissement des ressources. Mais alors que mon petit déjeuner venait juste d’être avalé, un oiseau vint se poser sur mon balcon, et me transmis un message de la dryade Tyressia qui me demandait mon assistance par rapport à un danger potentiel pour son territoire (c’est alors que me vint une idée pour résoudre la difficulté posée par la présence et le passif de Shensae dans la baronnie, et je décidai d’en parler par la suite à Linzy). J’assemblai rapidement un groupe composé de Kalum, octavia, plus Kyras, un nouveau venu chez mon groupe de proches collaborateurs ; recommandé par Linzy, il était apparemment prometteur et avait déjà résolu une affaire sensible concernant une maison influente de Brevoy qui nous avait demandé de l’aide durant mon absence de la capitale. Linzy l’avait envoyé en mission diplomatique seul, et il s’en était tiré brillamment, nous apportant les faveurs de cette maison noble, ce qui était toujours appréciable. Me fiant à l’avis de Linzy encore plus qu’à l’accoutumée depuis les événements récents, j’acceptai sans hésitation, et nous primes la route (accompagnés par Shensae qui avait été déguisée pour qu’on ne puisse la reconnaitre) le lendemain vers l’ouest et le domaine de Tyressia.

 

Jour du feu, 11 Abadius de l’an 4711 :

Quelques jours plus tard, nous arrivions au sein de la clairière de Tyressia , centre de s pouvoir, où elle nous attendait avec Falchos le satyre, son compagnon. Après les présentations d’usage, et avant qu’elle nous explique ce qui l’avait poussé à nous contacter, je présentai Shensae et lui expliquai son problème, et je lui demandai si il était possible de protéger et cacher cette jeune femme, le temps que nous trouvions une solution à son problème, et ce pour plusieurs raisons : la première étant le contrat qui avait été établi sur sa tête ; la seconde, le fait qu’elle avait besoin d’assistance pour évacuer totalement le poison qui lui avait été injecté ; la troisième, le fait qu’elle avait besoin d’un endroit sur pour empêcher quiconque de la retrouver, le temps que Linzy et moi trouvions un moyen de l’empêcher d’être reconnue et de lui forger une nouvelle identité qu’elle puisse assumer au sein de la baronnie. La dernière étant que j’étais de plus en plus attiré par elle, sans savoir trop pourquoi (mais je m’abstenais d’en parler à Tyressia malgré ses regards et son sourire appuyé).

Puis Tyressia nous expliqua la raison pour laquelle elle nous avait contactés :

Des humains et des fées avaient commencé à disparaitre depuis quelques temps à la frontière sud de son domaine. Comme cela nous concernait tous les deux, elle avait décidé de me contacter pour me permettre d’investiguer les disparitions, car cela se trouvait sur mon territoire. Intrigués, c’est avec le cœur lourd que je laissais Shensae derrière nous, mais soulagé qu’elle se trouve enfin en sécurité et apparemment heureuse d’être dans un endroit …. Féérique !

 

Jour de l’étoile, 12 Abadius de l’an 4711 :

Après une journée à avancer dans la foret épaisse des marais de Narl, le familier de Kyras, un renard nomme Cobil, tomba en arrêt sur une piste qu’il se mit à suite ainsi que son maitre, qui suivit son animal favori. Quelques minutes plus tard, nous tombions sur un cadavre humain, apparemment vidé de son sang, avec des traces de morsures sur le coté du coup… cela ne sentait clairement pas bon. Cobil suivi la trace du cadavre, qui venait de plus profondément dans la foret. Après quelques temps, nous finîmes par arriver à la lisière d’une clairière, qui se trouvait au pied d’une colline au sommet de laquelle se trouvait une tour majestueuse, se découpant dans la lumière clairsemée de la lune à travers les nuages nocturnes. Au fur et à mesure que nous nous approchions, il était clair que l’aspect architectural de la tour n’était pas complètement humain. Cela semblait être de facture elfique, ce qui expliquait l’aspect très ancien, mais également incroyablement préservé de l’endroit.et les murs circulaires qui s’élevaient à plus de 7 mètres de hauteur , flanqués de 5 tours de garde un peu plus hautes, et la tour centrale elle-même, qui devait culminer à plus de 15 mètres, avec des formes élancées typiques du peuple elfique, imposant une majesté augmentée par la lumière spectrale de la lune. Néanmoins par mesure de précaution je fis appel au pouvoir d’Iomedae pour déceler si des présences maléfiques étaient à l’œuvre au sein de cet endroit… et effectivement, je décelais 3 présences maléfiques au sein de la structure.

 

Après délibération, j’envoyai Kyras en éclaireur, a travers une anfractuosité dans les murs, plutôt que de passer par l’entrée principale (trop prévisible, et trop exposé) pour vérifier si on nous tendait une embuscade. Quelques minutes plus tard, il revint vers nous en nous disant qu’il ne décelait pas de mouvement.

Nous entrâmes prudemment dans la cour de l’enceinte, envahie de ronces et végétation opportuniste qui avait poussé pendant des siècles, plusieurs arbres ayant pris possession de la cour également. Au premier abord, il n’y eu pas de bruit, nous explorâmes donc les ruines de la tour adjacente, où nous exhumâmes quelques antiquités, confirmant l’origine elfique du lieu. Puis nous nous rendîmes dans la tour de garde voisine : c’est là que nous faisons connaissance avec les habitants du lieu qui nous tombèrent dessus par surprise, un Rôdeur Sinistre (un faerie maléfique), et une Vigne Assassin, à qui nous opposions une résistance acharnée. Derrière nous, subitement, la présence que nous avions perçue se manifesta et attaqua octavia restée en retrait de la bataille pour pouvoir utiliser ses sorts à distance. Nous étions désormais attaqués sur deux fronts, et Kyras se désolidarisa de Kalum et moi pour prêter main forte à octavia. Cela n’empêcha pas cette dernière de tomber inconsciente sous les coups de son adversaire, trop rapide pour être observé à l’œil nu. Mais Kyras pu anticiper ses attaques, et réussi à lui occasionner des dommages suffisants pou qu’il puisse être visible. C’était un Etrevif, un faerie (encore), connu pour sa rapidité (et sa malignité). Heureusement, nous arrivâmes à venir a bout, Kalum et moi de nos deux adversaires, et vinrent prêter main forte à nos compagnons, mais Kyras avait déjà vaincu la créature. Kalum se mit à soigner Octavia, tandis que Kyras se rendait en éclaireur a l’entrée de la tour centrale. Après avoir vérifié qu’Octavia allait mieux, je partais à la suite de Kyras pour voir ce qu’il avait découvert. Et bien m’en pris, car je voyais Kyras dans les  bras d’une créature dont la beauté n’était pas de ce monde… et sa façon de se nourrir du sang de ses victimes non plus ! Je chargeais la créature au nom de Iomedae, la faisant arrêter de sucer le sang du cou de Kyras, et sortant celui-ci de sa torpeur. Le pouvoir de ma déesse perça rapidement les défenses de la créature, et elle tomba peu de temps après à mes pieds, avant de se dissoudre, pour rejoindre, comme les autres, son monde d’origine.

 

Après avoir repris des forces et vérifié qu’il n’y avait plus de menace dans la zone, nous fouillâmes l’endroit et tombèrent sur de nombreux objets plus ou moins anciens, preuve à la fois de l’ancienneté de l’endroit et de l’activité de ces créatures depuis un bon moment. Tenant compte du fait que cet endroit permettrait d’installer un fort de garde facilement tout en ayant une valeur historique importante, nous décidâmes de continuer un peu plus au sud-est pour essayer de retrouver la trace des trolls qui gênaient la région depuis déjà plusieurs mois.

 

Jour de la lune, 14 Abadius de l’an 4711 :

Au cours de notre voyage, nous tombâmes sur un rôdeur blessé, flanqué de son compagnon, un loup gris d’une taille énorme, qui nous regardait en grognant tandis que son maitre le calmait d’un geste simple. Nous demandions à cette personne, un grand homme charpenté à la peau sombre quelle était la raison de son état. Il nous expliqua que son village avait été attaqué par un bande de trolls qui avait massacré tout le monde, hormis lui qui avait été laissé pour mort. Sa famille avait été également tuée et il cherchait à la venger. Cela faisait plusieurs jours qu’il pistait les trolls, mais ceux- ci étaient plus intelligents qu’il n’y paraissait, et ils savaient parfois dissimuler leurs traces. Il fut attaqué hier par un dragon dont l’antre n’était pas loin (il nous indiqua la direction) qui l’avait blessé à la jambe, et laissé dans cet état. Nous lui expliquâmes que nous cherchions également à nous défaire de ces créatures, mais que nous n’avions malheureusement pas de place pour lui dans notre groupe pour l’instant. Il haussa les épaules nonchalamment, et, après que Kalum lui eu soigné sa blessure, s’éloigna en nous souhaitant bonne chasse, flanqué de son loup. Nous continuâmes dans la direction que ce rodeur nous avait indiqué, afin d’éviter que la baronnie ait affaire à une autre menace.

 

Jour du labeur, 15 Abadius de l’an 4711 :

Peu après, nous trouvâmes les traces du dragon, et arrivâmes devant l’entrée de son antre, sur le flanc d’une colline près de la lisière de la foret de Narl, qui mène au fleuve de la petite Sellen. Tous les signes de la présence de la créature étant présents, je mis mes compagnons en position, et j’attirais ensuite son attention en faisant un boucan de tous les diables à l’entrée de la caverne. La créature, aussi haute et massive qu’un chariot de commerce, sorti en rugissant de la caverne. Il s’agissait en fait d’un dragon des forets, une version plus animal et primaire de meurs nobles cousins (et bien moins dangereuse également). Kyras tomba sur le dos de la créature, la lardant de ses épées courtes, tandis que les sorts d’Octavia faisaient muche a distance, et que la hache de Kalum et mon épée faisaient le reste. L’affaire fut rondement menée, et la créature mourut rapidement devant nous. Après avoir dépecé la bête, nous reprîmes la route de la clairière de Tyressia, que nous mimes au courant de nos actions et la rassurâmes sur la situation ; puis nous reprîmes la route vers la capitale.

 

Jour du serment, 8 Calistril de l’an 4711 :

Presque un mois s’était écoulé depuis nos dernières pérégrinations, et nous n’avions pas chômé ; Boisoleil et Rivechant fourmillaient d’activité, et la capitale continuait à croitre en taille et en habitants. Deux nouveaux venus dans la capitale s’étaient présentés quelques jours auparavant dans le hall de réception du château et demandaient l’octroi de fonds pour fonder un nouveau hameau dénommé Tatzlford à l’est des marais de Narl, dans une zone encore vierge, afin de pouvoir participer directement au développement de la baronnie a leur niveau personnel. Je demandai un délai de réflexion afin de parler avec le conseil –et Linzy en particulier- pour savoir de quelle marge de manœuvre nous disposions pour financier ce projet. Mais quelques jours après le début du mois de Calistril, alors qu’avec le conseil, nous décidions de la direction à prendre concernant l’utilisation des fonds mensuels de la baronnie, une missive nous parvint de Restov. Celle-ci, émanant comme toujours de notre amie dame Jamandi Aldori, nous prévint de l’aggravation des déprédations des trolls qui étaient en maraude dans la région, et qui perturbaient désormais le trafic commercial de Restov. Une récompense était donc prévue pour ceux qui arriveraient à éliminer cette nuisance. Et comme nos deux régions étaient directement concernées…

 


 

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