Deuxième Geste :
Quand les rivières devinrent rouges
Jour du labeur, 21 Sarenith de l’an 4711 :
(Récit parallèle de Kyras) :
Un matin, je fut convoqué par Teros et Valérie qui me parlèrent de la disparition de la sœur adolescente de celle-ci (qui se nommait Elanore ) alors qu’elle devait rejoindre Boisoleil, accompagnée d'un ami de son âge . Je partis donc le jour même à la recherche d’ éventuelles traces. Avec l’aide répétée de Chobil , je finis par retrouver plusieurs pistes qui m’emmenèrent au bout de 10 jours dans la forêt de la dryade Tiressia. Je découvris alors un corps qui devait être là depuis au moins un mois; il ressemblait d’après les indices vestimentaires à l’adolescent qui accompagnait Elanore. En poursuivant la piste, je découvris une clairière avec des traces datant d’au moins 1 mois, environ 26 hommes étaient sur place pour cette attaque. Je vis des traces de camps et de chevaux. En suivant une autre de ses pistes plus fraiche je trouvais un sentier qui allait au cœur de la forêt de Tiressia . Je trouvait aussi des traces de luttes, des corps d’hommes habillés tout en noir, mais aussi des corps d’ animaux ou de centaures criblées de flèches . Au milieu d’une clairière , où j’eu beaucoup de mal à garder mon calme et la maitrise de mes émotions , je trouvais des traces relativement récentes et le corps de Falcos, ainsi que celui de Tiressia, qui tombèrent en poussière à mon approche.
Je remarquais alors, sur un tronc d’arbre, un parchemin destiné à Teros et moi-même, indiquant que des individus détenaient celle que je cherchais, et celle que Teros aimait par-dessus tout et que « nous devions nous rendre au tombeau de Kassen seuls et sans escorte pour y être jugé de nos crimes »; si nous venions accompagnés elles mourraient. Signé A.
Jour de l’étoile, 3 Pharast de l’an 4711 :
(reprise du récit par Teros)
Alors que je me trouvais, après les débats du conseil, dans mon bureau au sein du château, Lynzi vint me voir, à la fois livide et excitée (une combinaison que je n’avais encore jamais vu) ; elle m’expliqua la voix tremblante que la reine Galfrey , la dirigeante de la nation de Mendev -la nation qui hébergeait la résistance face a l’ invasion démoniaque de la Plaie du Monde-se trouvait dans le hall des réceptions du château et souhaitait s’ entretenir avec moi, au grand dam de Linzi qui gémissait de n’avoir rien de prévu qui puisse convenir a une reine en visite diplomatique !
Je rassurai Linzi en lui demandant d’aller voir les cuisines et de les mettre au courant de la situation, mais comme a son habitude, Linzi avait déjà pris les devants et tout était déjà organisé. Je me rendis donc avec elle dans le hall où se tenaient déjà Valérie et Kesten et la délégation de Mendev, ainsi que la reine elle- même, dans son armure de plate, portant encore les marques des combats qu’elle avait menés, preuve s’il en était que je me trouvais en face d’une femme de parole et d’action, qui prenait son rôle de dirigeante très au sérieux -quelqu’un qui avait déjà attiré mon respect par sa simple présence !
Je sacrifiai aux formalités d’usage et au protocole dû à une reine, et celle-ci me demanda si nous pouvions avoir une pièce a part, pendant que sa suite et mes compagnons partageraient leur repas, afin de discuter de sujets importants. Je m’employai à cela et nous nous retrouvions finalement face a face, durant notre repas, où la reine me demanda mon aide quand à la prochaine croisade qui allait s’annoncer d’ici quelques mois, car selon elle, la situation était critique. Elle connaissait la situation débutante de ma baronnie et ne souhaitait pas me demander de contribuer financièrement ou par l’envoi d’hommes, a l’effort de guerre, mais plus simplement en laissant passer les croisés qui allaient venir du sud vers Mendev , en passant par Brevoy, ou directement des Royaumes du fleuve ou de ceux plus au sud, ma baronnie étant un lieu sûr où les voyageurs en route vers la Plaie du Monde pourraient se reposer un temps avant de repartir. J’acquiesçai à sa demande sans hésiter, puis nous bavardions de la situation et de la sienne, et elle décida de rester deux jours sur place; deux jours durant lesquels je lui fis visiter la capitale et la baronnie, ce qui ne manqua pas d’attirer énormément de monde, car la visite d’un monarque aussi célèbre dans notre petite baronnie était un événement de portée internationale . Le commerce explosa au cours des deux jours où la reine resta à la capitale, et elle fut d’une politesse et d’une gentillesse qui étaient tout à son honneur au vu des circonstances . Nous nous quittâmes en excellent termes et, avant de disparaitre dans un flash de lumière (grâce à un cercle de téléportation), m’invita à Mendev lorsque j’en aurai la possibilité, afin de me rendre l’hospitalité, ce à quoi j’acquiesçai avec joie.
Jour du labeur, 7 Erastus de l’an 4711 :
(Reprise du récit par Kyras) Lors de mon retour au château, je fus réellement mal à l’aise à l’idée d’ annoncer la disparition de Shensae au baron. Je m’étais bien rendu compte de l’attachement quasi - aveugle qu’il lui portait. Je me hâtais donc le plus possible.
Une fois arrivé, je contais mon histoire à Linzi, qui en parla rapidement au conseil, avant de faire venir Teros, qui venait de terminer une longue entrevue diplomatique . La tension fut palpable parmi nous tous lorsque je racontais à Teros mon aventure. Son sang-froid et son esprit pratique me stupéfiaient une nouvelle fois. Même si je n’étais pas entièrement d’accord avec le fait de prendre le risque de s’y rendre à plusieurs, je sentais bien que c’était peut-être le meilleur moyen de rester envie et de tenter quelque chose avec une équipe qui se serrerait les coudes en cas de problème.
Cette histoire me mit également dans l’embarras, car je sentais bien que le fait d’être explicitement cité dans ce courrier m’exposai alors que j’avais très bien réussi jusqu’ici à rester dans l’ombre des autres. Teros le vit également tout de suite, et la première chose qu’il fit après avoir donné les quelques consignes fut de me convoquer pour parler de cela.
Le moment était grave pour moi, mais je savais bien qu’un jour je devrais m’appuyer sur d’autres personnes pour raconter mon histoire et avancer dans ma quête . Je confiais donc mon histoire au baron en lui relatant l’essentiel, et lui expliquait mes propres soupçons quand à une éventuelle liaison avec mon passé. Il me sembla compréhensif et attentif, ce qui me rassura et m’encouragea. Afin de ne pas éveiller les soupçons, Valérie et Kalum, qui nous accompagnaient, partirent séparément chacun de leur côté à des horaires différents . Nous nous rejoignîmes ensuite dans les bois près de la crique de la naïade.
Jour de l’étoile, 10 Erastus de l’an 4711 :
Nous eûmes ensuite deux jours de marche, avant que je ne retrouve les traces laissées par nos ennemis. Je n’eu pas besoin de beaucoup d’efforts pour suivre leur trace, tant ils étaient peu discrets. Nous finissions par sortir des bois pour entrer dans le secteur des 3 rivières. Je ressentis une bouffée de nostalgie en retrouvant les paysages de ma jeunesse , mais comme je venais juste de raconter mon histoire pour la première fois, je ressentis aussi une pointe d’angoisse qui palpitait dans mon ventre. Nous suivions un moment le fleuve de la petite Sellen, avant de découvrir une forme allongée pas très loin du bord de la rivière. Je m’approchais en premier, pour finalement identifier un des hommes qui faisait partie du groupe des agresseurs d'Elanore. Il était mort depuis quelques jours, sûrement tué par une bête venant du fleuve. Dans sa bourse, les pièces portaient le symbole de Razmir , un indice de plus, mais une appréhension également vis a vis de ce que cela signifiait aussi.
Nous devions regagner du temps sur les hommes en noirs, et nous décidâmes de partir au galop. C’est là que je me rendis compte qu’avoir été élevé sur le cours d'une rivière ne faisait pas de moi un grand cavalier . Après 3 heures de supplice, nous arrivions au bord d’une falaise, où Teros dut descendre mon cheval à la longe, car j’en fut bien incapable. Nous chevauchions encore 3 heures avant de sortir du défilé dans lequel nous étions descendus, pour arriver au niveau d'une clairière, où les traces des chevaux se séparaient. Une partie passait sous une arche avec un symbole enflammé, suivi d’un tunnel végétal avant d'arriver à une porte à deux battants, ouverte. Le reste de la troupe semblait emprunter le chemin qui sortait de la cuvette par le haut de la falaise; nous décidons de suivre ces traces plus tard, si nous réussissions à survivre.
En nous approchant , nous vîmes que 6 chevaux gisaient morts, accrochés à un piquet près de l’entrée; il y avait même les traces d’hommes coincés sous les chevaux. Les sacoches étaient quasiment vides, ce qui indiquait qu’ils n’avaient pas prévu de finir ici. Malgré ces indices, nous n’hésitions pas un instant à entrer dans l'obscurité . Le baron utilisa un sort de "Lumière" sur son gantelet afin de nous laisser voir , au fur et à mesure, l’espace qui était suffisamment éclairé pour Valérie et pour nous les demi- elfes. Dans la première salle se trouvaient des fresques représentant un guerrier en train de combattre; son image semblait rayée et abîmée, mais mon instinct me dit que nous étions arrivés plus vite que prévu dans la grotte de Kassen.
Nous trouvions également des squelettes et des corps plus frais, mais présents depuis 2 jours environ , alors que des traces semblaient présentes dans la zone depuis au moins trois jours. Nous fûmes soudainement, comme nous nous en doutions un peu, assaillis par les squelettes qui étaient en fait des morts-vivants . Une canalisation d'énergie les nettoya rapidement . Nous continuâmes nos explorations et découvrîmes, un jeune homme nommé Roldane, qui s’était retranché dans une pièce, à la suite de l’apparition deux jours auparavant, des morts vivants. Lui et plusieurs de son village étaient venus pour préparer la grotte pour un rite de passage des jeunes hommes de Kassen (le village nommé d'après le nom de son fondateur). Ce qui expliquait les pièges et les trappes protégés par de la laine, pour ne pas trop blesser les participants à ce rite de passage. Ce villageois avait également perdu sa sœur dans le labyrinthe (car s’en était réellement un) et ne d'ici partirait qu’en l'ayant retrouvée. Celle-ci se nommait Diméra.
Lors de la traversée des différentes salles, nous essayâmes d’être les plus discrets possibles, mais nous tombions sur différentes monstruosités, dont un bousier géant et cracheur d’acide. Seuls mes réflexes de roublard me permirent de m’en sortir indemne . Nous traversions ensuite une salle remplie de champignons, se déchargeant électriquement sur ceux qui les frôlaient. Nous trouvions également une pièce piégée, avec un pont et un levier au fond. Je m’employait à le débloquer, mais la serrure fut relativement dure à enclencher . Un peu plus loin, ce furent des grenouilles géantes dans une pièce remplie d’eau qui pimentèrent notre aventure.
Nous trouvions plus loin une source magique, qui, une fois par jour, redonnais courage et vigueur . Malgré ma première impression, nous nous dirigions vers une énième salle, qui sentait la pourriture et la chair fétide, et nous tombions évidemment sur 6 zombies en traversant un funérarium. Kalum leur proposa de partager une petite prière d'énergie divine, et ils se volatilisèrent, ce qui nous facilita quelque peu les choses. Dans un sac à dos, nous trouvions égalementune carte du labyrinthe : c’est alors que nous comprenions un peu mieux la logique des lieux et savions désormais vers où aller (ou à peu près).
En avançant de nouveau, je détectais un bassin d'eau maléfique, puis un piège équipé d’une clochette le long d’un couloir ; nous approchions sûrement du but.
Impression confirmé par l’arrivée dans une grande pièce, avec un pont sur lequel se trouvaient deux golems de bois. Nous nous essayâmes à la fabrication de cure-dent et de chamallow grillés durant plusieurs secondes, mais nous ne fûmes pas assez rapides, car une entité mort vivante en profita pour nous attaquer, en déclamant qu’il s’appelait Asar et que nous foulions son domaine.
Après quelques blessures heureusement plus nombreuses chez nos adversaires, j’entendis un bruit dans le fond que je n’aurais préféré pas entendre : c’étaient les cris de douleurs de miss Shensae. Mon sang ne fit qu’un tour, je sentais l’urgence de la situation et je m’élançais en premier, prenant le risque de me trouver seul face à d’éventuels ennemis. La situation me donna malheureusement raison, car 3 demi- orcs étaient de faction. Je tentais le tout pour le tout en étrennant mes nouvelles compétences, et mon sort d’"Image Miroir", qui, pour une première, se déploya au maximum de sa capacité . J’attaquais alors par surprise les gardiens, et j’arrivais à me défaire de l’un deux très rapidement. Mais tandis que mes compagnons se rapprochaient, un quatrième personnage arriva, un prêtre de Razmir. Je profitais de la confusion provoquée par l’arrivée de Teros, Valérie et Kalum (dans cet ordre) pour esquiver les demi-orcs restant, et tenter une attaque sournoise sur le prêtre. Je réussis presque ma manœuvre, mais un de ses sorts m’empêcha de le toucher et il riposta d’une manière cruellement douloureuse.
Je me retrouvais obligé de tenter une retraite expéditive afin de me refaire une santé, car Kalum était trop occupé à soigner Teros, qui subit de plein fouet deux adversaires coriaces, le gardien de la cellule où se trouvait Shensae, et un prêtre de Razmir. Après cette manœuvre périlleuse, je retrouvais suffisamment de vitalité pour revenir au combat et finir un autre gardien, afin de laisser le champ libre à Teros pour attaquer de front le prêtre. Après quelques échanges, nous blessions l’adepte de Razmir. C’est alors que le baron constata que nous n’entendions plus Shensae crier, et que, par contre, apparaissait dans notre champ de vision son tortionnaire , une empoisonneuse de première, qui avait auparavant rencontré Teros et réussi à s'échapper. Elle reconnu notre Baron, et ne se fit pas prier pour nous viser avec sa sarbacane.
Je finis par terminer le prêtre dans les reins, afin que nous nous concentrions sur l'empoisonneuse. Teros sembla soudain reconnaître son adversaire, car malgré ses faiblesses et blessures, il reprit du poil de la bête à son approche. Valérie et Kalum, de leur côté, continuaient d’occuper le dernier demi-orc . Avec la fatigue et les blessures accumulées, ce dernier combat ne fut pas le plus facile, mais c’est mon compagnon et chef d’ équipe qui finit par trancher nettement la tête de l’empoisonneuse.
Presque aussitôt, Valérie, sous un coup de sang sûrement, enfonça son épée dans le crâne du gardien, qui périt, sans sûrement avoir compris comment une femme avait pu autant lui résister.
Nous retrouvâmes ensuite Shensae, froide comme la mort. Heureusement, lors d’une précédente aventure, notre prêtre nain avait récupéré une baguette de "Souffle de Vie", qu’il utilisa aussitôt , tandis que Teros refermait les plaies de Shensae, afin qu’elle ne perde pas le peu de sang qui lui restait. Pour finir, pour le moment, nous la décrochions de son calvaire et Teros lui administra une potion de santé. Seules choses que nous pouvions faire maintenant.
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| Kassen |
Kassen nous remit à tous les deux une sorte d’écaille de dragon, la concrétisation de la bénédiction de Kassen. Il nous laissa également prendre son ancien équipement , car il sentait que nous serions amenés à utiliser ses propres artefacts pour continuer la lutte. Je m’interrogeais sur l’usage de la Gemme Elémentaire, sentant qu'elle pourrait nous être utile, et qu’il faudrait que j’essaie d’en savoir plus.
Enfin, il nous remit un symbole lui appartenant, afin que nous nous rendions au village le plus proche pour permettre à Shensae de se remettre des tourments qu'elle venait d'endurer, et aussi pour qu’elle s’y cache ; nous pouvions être assuré pour le moment, que c’était un bon endroit pour nous poser et reprendre des forces. Nous retrouvions également, reclus dans un coin, Diméra, la sœur de Roldane, qui s’était réfugiée auprès de la tombe de Kassen. Je fus vraiment heureux que nous puissions réunir le frère et la sœur, afin de les faire sortir tous les deux du labyrinthe.
Après ce nettoyage du labyrinthe, il nous fallut une heure de marche pour arriver à la ville de Kassen (700 habitants). Celle-ci était entourée de rempart de bois . Nous arrivâmes vers 21h, et il faisait encore jour; les gardes à l’entrée nous questionnèrent sur nos intentions . Après échange avec ceux-ci, nous fûmes accueillis par le bourgmestre . Il nous parla du rite des lampes, et nous lui racontions la triste nouvelle . Peu de temps après, Roldare et Diméra arrivèrent pour confirmer nos dires. Le village resta digne et décida de maintenir la fête qui suivait normalement le rite de passage.
A la salle des fêtes, je remarquais un homme que j’avais déjà vu dans la baronnie . Il me semblait me souvenir que Linzi m’avait parlé d’Ezren, un des hommes qui avait constitué la loge de la société des éclaireurs à Bois soleil. Je songeais du coup aux objectifs de cette société qui récupérait des informations sur les sociétés et civilisations qui avaient peuplé Golarion. La loge principale des éclaireurs étant basée à Absalom.
Pendant le repas, il s’approcha de nous pour échanger, car lui aussi s’intéressait à la tombe de Kassen et il connaissait l’histoire des amulettes, sans savoir précisément à quoi elles servaient, sauf que rien de bon ne pouvait en sortir. Il pensait en tout cas qu’à la cité de Mivon, le développement exponentiel du temple de Razmir avait sûrement un lien avec cette histoire. Il nous indiqua avoir des contacts là-bas et pouvait nous permettre d’y aller en barge de commerce.
Je profitais de la soirée pour questionner les villageois, qui, ces derniers jours, ne savaient pas ce qui se tramait à la tombe de Kassen. Il y avait quelques heures, ils avaient vu une autre barge, qui était effectivement passée par le fleuve avec plusieurs personnes à son bord, ainsi que de nombreuses caisses, l’ensemble se dirigeant vers l’aval, et donc sûrement Mivon. Il n’y avait pas de drapeau, ni de feu à bord, et les personnes embarquées portaient des masques et des cagoules.
Teros profita de la soirée pour me parler de l’histoire de Valérie. Celle-ci était issue d’une famille noble de Rostow . Elle avait été élevée là-bas dans le but de devenir une grande prêtresse de Shelyn . La pression régnant sur elle rentrant en contradiction avec ses aspirations, elle envoya tout valdinguer et décida d’aller apprendre à se battre . Elle était de ce fait athée et fermement décidé à ne pas se laisser influencer par les autres.
Jour de l’étoile, 14 Erastus de l’an 4711 :
Le lendemain nous nous rendions directement aux docks où se trouvait déjà Herzen en compagnie d’ un nain à l’allure de corsaire et qui s’appelait Walren. 3 barges de 20m X 7m nous attendaient pour le départ , car Herzen avait réglé notre voyage , Nous prenions l’une d’elle et il nous informa également que d’après son informateur à Mivon, une délégation de prêtre de Razmir était partie il y avait environ une semaine en direction de la cité de Kassen . Il faudrait le questionner dès notre arrivée à Mivon . Comme nous étions 5 compagnons , nous demandions à Valérie de rentrer à Boisoleil , Teros lui donnant la mission de gérer une partie de la cité et il s’engagea auprès d’elle à lui ramener sa sœur saine et sauve.
Durant ce début de voyage, nous apprenions que la cargaison transportée était une cargaison de lingots de fer en provenance de Boisoleil, quel heureux hasard ! Shensea profita de ce début de voyage pour récupérer. Teros passa également du temps avec elle et fini par l’interroger sur ce qui nous tenait actuellement à cœur, c’est-à-dire le médaillon de Kassen. Celle-ci en profita pour nous raconter une partie de son histoire . Elle avait été employée par la guilde des assassins de Dague . A cette époque, elle avait été en contact avec des proches de Razmir et notamment Iramine, une elfe obnubilée par les amulettes réparties entre elle-même, Kassen et Assar. Iramine avait l’intention d’en faire bénéficier Razmir. C’est pour cela que Shensae était déjà venue dans la tombe de Kassen afin de cacher son amulette en lieu sûr, Malheureusement, elle avait dû la donner à Iramine dans la tombe de Kassen, afin de laisser la vie sauve à Elanore. Il était certain que dorénavant, c’était une course contre la montre que nous allions jouer, dans laquelle Iramine possédait les 3 amulettes. Shensea profita de ce moment pour nous avouer qu’après avoir côtoyé de près les prêtres de Razmir, elle émettait de fort doute quant à la réelle divinité de celui- ci. Notre voyage dura 2 jours et lors de la première nuit, nous fumes attaqués par une barge Galtan contenant une dizaine d’hommes. Avec un peu de chance, et grâce à l’acuité retrouvée de Shensae, cela nous évita d’être surpris en plein sommeil . Nous repoussions favorablement les assaillants et réussissions même à les poursuivre sur leur propre barge . Nous récupérions dès lors 2 points de construction pour Boisoleil ainsi qu’une barge pour faciliter les échanges commerciaux. Nous trouvions également dans la barge une lettre prouvant que la capitale de Galt, Isarn, autorisait ses habitants à attaquer les barges de Mivon sur le fleuve.
En arrivant à Mivon le soir même nous nous rendîmes à la capitainerie où une récompense pour la capture de la barge nous fut proposée . Nous renvoyâmes également Walren vers Boisoleil avec la barge et ses marchandises.
Nous entrions alors dans Mivon (11 000 habitants) au soir et partîmes à la recherche du contact d'Ezren. J’en profitais pour nouer des contacts au port et pour prendre quelques informations notamment sur les allées et venues des prêtres de Razmir. J’appris, qu’effectivement , il y avait une journée, une barge était arrivée et avait déposé plusieurs prêtre et des caisses en bois longues et lourdes puis était repartie peu de temps après, avec seulement quelques personnes et des petites caisses ce qui laissait présager que, sauf sous contrainte, Elanore avait dû être débarquée dans cette ville. Nous allions ensuite, sur les conseils de Walren, au « Dernier Repas de Gar », lieu plutôt économique et de qualité pour y loger et y manger. Nous nous y rendions aussitôt. Le tenancier s’appelait Gar-étonnant- et nous proposa, après une petite négociation de ma part, la nuit et le repas à 4 PO par personnes . Ce dernier nous informa également que le gars que nous cherchions s’appelait Reginar et que nous pourrions le voir au même endroit le lendemain soir. En parlant avec Gar nous apprenions que les prêtres de Razmir n’étaient pas bien vus par tous, même si leur influence grandissait, car pour certains, leurs méthodes étaient dures et ils n’hésitaient pas à molester les gens pour obtenir ce qu’ils voulaient et à demander de l’argent pour leur « protection ».
Nous décidions de nous coucher pas trop tard, afin de décider le lendemain de ce que chacun ferait. De mon côté, j’avais bien l’intention de passer voir Hakkak . Je n’avais jusqu’à présent pas vraiment eu le temps de me poser, et de réfléchir à mon histoire passée, mais j’avais vécu tellement de temps avec lui, qu’il représentait une part importante de ma vie. C’était la seule famille qu’il me restait, et je lui devais tout (en plus de la vie). Teros souhaitait de nouveau interroger Shensea, mais je pensais que cela n’avais pas vraiment pris la tournure qu'il avait envisagé, car durant une bonne partie de la nuit, ils furent suffisamment bruyants et démonstratifs pour perturber le sommeil d’une bonne partie de l’auberge.
Au petit matin, en voyant Kalum (même si celui-ci était taciturne ), je vis bien qu’il était aussi fatigué que moi. J’en profitais de mon côté pour m’éclipser, et replonger vers les lieux de mon enfance qui, finalement, n’ était pas si lointaine que cela. Après quelques hésitations , je retrouvais facilement le chemin de la maison de Hakkak. J’hésitais, par contre, en arrivant sur place, car la maison paraissait abandonnée, les vitres brisées et la porte paraissait en mauvais état. Je m’introduisais discrètement dans la maison et découvrais une famille en train de manger à la table . Mon attitude et mon ton devaient être suffisamment impressionnant (j'étais de toute façon très perturbé par ce que je découvrais), car les habitants acceptèrent de me parler immédiatement . Je découvrais alors que la maison avait été abandonnée subitement il y avait 5 mois environ par son propriétaire, qui avait disparu sans laisser de traces . Peu d’objet personnels et rien de significatif n’avait été retrouvé, même si la maison semblait avoir été fouillée. Je repris un peu mes esprits et laissais 5 pièces d’argent aux nouveaux habitants, qui avaient l’air bien pauvres, et je me rendis auprès du sénéchal de quartier afin d’en savoir plus. L’un des gardes présent me reconnut, mais je n’obtins pas plus d’informations que celles déjà recueillies sur place . Ils me confirmèrent qu’il n’y avait eu aucun mot, aucunes traces d’Hakkak. Je me rendis ensuite discrètement à notre arbre secret le long de la rivière , au fond du jardin , près de la base de l’arbre se trouvait une cachette connue seulement d’Hakkak et moi-même ; mais rien ne s’y trouvait. Son départ avait vraiment dû être précipité, pour qu’il ne puisse même pas laisser un mot à mon attention. Moi qui me faisais une joie de le revoir, je me retrouvais avec une énigme supplémentaire sur les bras.
Je profitais du trajet du retour pour fouiner autour du temple de Razmir, afin de voir comment cela se passait sur place. Je vis un prédicateur et une foule subjuguée, et un temple qui ressemblait plus à une forteresse qu’à une église, deux gardes massifs se tenant devant l’entrée du temple. Je détectais de la magie à l’intérieur, mais émanant plus d’objets que de personnes. Je remarquais ensuite dans la foule, que 6 prêtres de Razmir demandaient l’obole, et avec un peu plus d’attention, je remarquais qu’ils en profitaient pour sectionner quelques bourses parmi ceux et celles qu'ils croisaient.
Je rentrais ensuite à l’auberge où le nouveau couple se regardait avec une telle mièvrerie que cela me provoquait presque des nausées . J’espérais que les choses n’allaient pas avoir changé au point de créer des soucis dans notre aventure . Un peu de sang-froid et de recul étaient à mon avis bien utiles d’une manière générale, et encore plus dans notre situation actuelle. Je demandais donc à Teros et Shensea s’ils voulaient bien du coup jouer leur rôle de couple plus avant, en faisant quelques courses et en allant scruter plus attentivement le temple de Razmir, afin de voir quelles étaient leurs routines et l’état des défenses de cette forteresse.
Le soir arriva, et nous rencontrions enfin Réginar, qui rentra discrètement par l’arrière de l’auberge et vint s’installer dans un coin de la salle. Nous convenions alors de le rejoindre aux écuries, sans nous faire remarquer avec lui. Il nous confirma les informations que nous avions eu jusqu’à présent, et nous montra également que les prêtres de Razmir n’étaient peut-être pas aussi nets qu’ils voulaient le faire croire- ce dont nous nous doutions déjà. J’essayais également de le questionner sur Hakkak, mais il ne me donna pas d’éléments supplémentaires . Nous décidions alors avec Teros que je me rende invisible pour repérer les derniers éléments extérieurs, avant de rentrer dans le temple, car il semblait que ce fut bien là que nous trouverions le plus d’informations . Je profitais de mon nouveau sort de "Lévitation" pour observer le second étage du bâtiment, où se trouvaient des cellules de prêtre. A l’entrée d’une petite porte intérieure se trouvait un garde, qui n’hésita pas à aller chercher deux de ses collègues dès qu’il y eu un peu trop de bruit . Il y avait au moins 7 prêtres; j’aperçus l’un d’eux sans masque et il avait une bonne tête de mercenaire, ce qui confirmait certaines de nos intuitions. Je remarquais qu’il y avait un renouvellement des gardes sur le toit du temple vers minuit. Nous profitâmes de ce moment pour agir. Comme nous en avions déjà discuté avec Teros à l’auberge, nous escaladâmes discrètement la façade nord puis, une fois sur le toit, avancions discrètement vers les gardes postés sur le toit . Nous les neutralisions assez facilement, malgré avoir reçu un léger coup, puis nous pénétrâmes dans l’enceinte même du bâtiment par une trappe d’accès.
Nous découvrîmes plusieurs salles en procédant comme suit : j’écoutais au travers des portes puis vérifiais si elles étaient fermées , avant soit de les ouvrir , soit les crocheter . An premier étage , nous découvrions deux gardes que nous arrivions à neutraliser suffisamment rapidement pour éviter qu’ils ne donnent l’alerte. Au sous- sol, nous découvrions un dortoir où une dizaine de prêtres dormaient ; ma première intention était de les neutraliser dans leur sommeil , mais après un examen rapide de leur degré de méchanceté (merci le paladin ), nous découvrions que la situation n’était pas aussi simple qu'elle le semblait, certains n'étant pas franchement maléfiques. Nous subtilisions alors les clés, puis les enfermions dans le dortoir : on n’était jamais trop prudent. Devant une triple porte, nous trouvions 2 autres gardes que nous neutralisions rapidement . Nous arrivions à fouiller presque tout le temple, mais toujours pas de trace d’Elanore. Après être passé par les geôles , nous arrivâmes dans un hall où en haut de l’escalier , il y avait un peu d’animation . Nous essayâmes comme les autres fois de neutraliser rapidement les deux gardes , mais cette fois ci nous fûmes un peu moins rapides ou un peu moins performant, et de toute façon Teros souhaitait en découdre, frustré de toute cette attente depuis plusieurs heures. Alors l’un d’entre eux eu le temps de sonner le gong . Pendant que nous nous occupions de finir ces gardes -là, un prêtre géant et fou furieux débarqua , suivi de près par un autre qui semblait maitriser la magie . Enfin , pendant nos échauffourées , le magicien libéra un démon : un Chien de l’Enfer. Nous eûmes un peu de mal à prendre le dessus sur ces gredins, avant de réussir, grâce à quelques jolis exploits personnels, à maitriser les prêtres, mais Shensae fut rendue inconsciente, avec un craquement sinistre, d’un coup sur son crâne par le moine -sorcier qui restait seul debout face à nous. Seuls le sang froid, et la baguette de "Rappel à la Vie" du prêtre de Razmir, que nous avions trouvé dans le temple de Kassen, put la sauver d’une mort certaine.
Transportant Shensae inconsciente , nous sentions que nous étions proches du but, mais nous avions de nouveau affaire à une surprise, puisqu’un golem de fer surveillait la dernière partie du temple . Kalum faillit y passer, mais fort heureusement, je réussi à le délivrer d’un sort d’"Etouffement" juste avant. Nous finissions d’explorer les chambres, pour finir enfin par découvrir Elanore, menottée et portant des traces de coups de fouet dans le dos, dans la cellule (chambre) la plus luxueuse. Nous trouvions également toutes les preuves nécessaires pour endiguer le développement du temple de Razmir. au sein de la cité de Mivon, y compris la preuve de l'implication de certains notables de la ville. Mais également deux lettres, une d’Iramine qui donnait la suite de son parcours , ce qui nous fit quand même froid dans le dos (elle faisait mention de l’Ile de la Terreur), puis une seconde qui me concernait directement puisqu’elle semblait écrite par Salsam lui-même, ma Némésis… il semblait qu’il me cherchait encore et qu’il était sur la piste d’Hakkak. La seule chose qui me rassurait, c’était qu’il ne semblait pas l’avoir retrouvé.
Jour du soleil, 15 Erastus de l’an 4711 :
(Reprise du récit par Teros)
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| Elanore |
Ezren vint nous voir à la capitale, car il souhaitait me voir. Je lui racontait tout sur ma quête et mon voyage a Mivon, ainsi que sur les desseins d’Iramine. Ezren , en entendant parler de l'Ile de la Terreur, nous parla du puit du Roi Sorcier, où Tar-Baphôn comptait y jeter Aroden, pour le tuer et s’approprier ses pouvoirs. Ezren nous aiderait dans notre tâche, en nous donnant toutes les informations dont nous aurions besoin sur notre destination, et en attendant notre retour, traduirait les livres de comptes du temple de Razmir. Je passais la matinée avec Linzi à tout organiser en prévision de mon absence. Je cherchais également Valérie, pour la prévenir de ce qui allait se passer avec Jhod. Octavia, de son côté, ferait de l’enseignement de l’histoire de la magie et des terres volées.
Je retrouvais Valérie à qui je promettais assistance et aide au niveau de sa sœur. J’eu un geste de tendresse envers elle, et je repartais déjeuner seul, avant d’aller retrouver Octavia à son académie. Entre temps, je retrouvais Shensea, avec qui j’eu une discussion sur le passé et l’avenir entre elle et moi. Nous finîmes enlacés pour un dernier baiser, avant que je reparte rejoindre Octavia a l’académie. Je croisais entre temps Kyras, et l’emmenai avec moi a l’ académie, pour y admirer son architecture très élaborée, décorée avec de grand vitraux, et de somptueuses arches. Je décidai de la nommer "Académie Magica Cognitionis Scientia". Nous nous rendimes ensuite au port de la capitale, et partîmes voguer sur les eaux de la Sellen, après que j'eu un ultime moment d'adieu avec Shensae sur le ponton d'embarquement.






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