Première Geste : Les Terres Volées, partie 1


Présentation du groupe lors du premier chapitre :

Les Terres Volées




Personnages Joueurs:

Teros de Trismaer

Teros de Trismaer (Paladin d'Iomedae 1), joué par Gilles:
 

Jeune demi-elfe né le 20 Arodus 4685, de l'union de Tanil, son père elfe, et Menara sa mère humaine, Teros grandit dans l'insouciance, entouré des druides de la forêt de Arthfell, de sa demi-soeur (fruit d'une union précédente de son père avec une autre elfe) et de ses parents, ceux ci lui cachant les conflits qui déchiraient le sud de la forêt. Un jour, sa mère, guérisseuse naturelle, recueilli un paladin âgé nommé Constantin Flaegan, qui s'était retrouvé blessé gravement en voulant s'interposer au cours d'un des nombreux conflits qui opposaient le consortium forestier et les défenseurs druidiques de la forêt. Lors de son court séjour avec eux, Teros appris de la bouche de Constantin les hauts faits d'armes des paladin d'Iomedae, dont il était l'un des représentants, et cela éveilla en lui un besoin farouche de lui ressembler. Avec la bénédiction de ses parents, Teros partise former sus l'égide de Constantin, au sein du temple d'Iomedae, à Augustana, la principale cité portuaire du royaume d'Andoran.Après plusieurs années de formation, il revint voir ses parents, mais découvrit à la place un spectacle de désolation: la maison était ravagée, ses parents et sa demi-soeur, Kalisté, disparus, et Vivianne, une halfeling amie de ses parents, morte et baignant dans une mare de sang. Ne sachant que faire pour savoir ce qui s'était passé, il consulta les druides des environs, qui lui conseillèrent, après avoir effectué plusieurs divinations inefficaces, de se rendre au nord pour essayer de demander conseil aux Gardiens des Chênes; malheureusement, comme les druides le lui avaient laissé entendre, ceux ci ne voulourent rien entendre de ses suppliques. Errant désespéré sur les routes des Royaumes du fleuve, il entendit parler de l'appel de Dame Jamandi, qui appelait les avanturiers hardis à Restov pour pacifier les Terres Volées, et avoir la possibilité d'être anobli. Teros y vit l'opportunité de réaliser deux de ses objectifs, venir en aide à ceux dans le besoin, et apporter la sécurité et la justice à cet endroit; et avoir la possibilité, en étant anobli, de posséder les moyens d'effectuer des recherches pour retrouver ses parents et sa demi-soeur. Fort de cette résolution, il se lança avec une volonté renouvelée dans cette aventure!

 





Personnages Non-Joueurs:


                                                                                    Linzi (Barde 1):


Si j'ai autrefois étudié à l'Académie des Grands arts de Pitax, j'ai rapidement décidé qu'une vraie barde n'a rien à faire entre les murs étouffants d'une école.

Linzi est originaire d'un petit village du Galt, née au sein d'une communauté de fermiers avec un niveau d'éducation (en particulier artistique) très bas. Elle a appris à lire grâce à un prêtre itinérant, dont les histoires ont initié son intérêt pour les légendes héroiques et l'apprentissage en général. Plus tard, elle s'enfuit de chez elle, rejoignant une marchande de livres itinérante nommée Tessie la Plume avant de la laisser pour aller étudier à l'Académie des Grands Arts de Pitax. Linzi a des sentiments mitigés quand à son temps passé à l'académie - alors qu'elle a le souvenir de plusieurs brillants professeurs, elle supportait mal les restrictions mises en place dans la faculté par le dirigeant de Pitax, Castruccio Irovetti, et qui pesaient sur les étudiants. la période de Linzi à l'Académie toucha à sa fin lorsqu'elle fut expulsée de celle-ci, suite à l'écriture d'un livre de comédies satiriques moquants Irovetti. Sans se laisser décontenancer, elle a poursuivi son plan audacieux : trouver le prochain grand héros en devenir, se joindre à sa cause et documenter sa route vers la victoire dans le plus grand livre que Golarion ait jamais vu. Lorsqu'elle entendit parler de l'appel de Dame Jamandi Aldori, elle devint certaine que c'était à Retsov qu'elle pourrait trouver cette personne (https://pathfinder-kingmaker.fandom.com/fr/wiki/Linzi).


 

 

                                                                                                       Amiri (Barbare 1):

 

 

 

Tout au nord se trouve le royaume des Seigneurs des Mammouth, un royaume gelé - la patrie de la mégafaune et des nomades primordiaux. Les gens qui y vivent sont des sauvages, même selon les normes des autres tribus barbares - la vie dans ce climat rigoureux ne laisse que peu de place à autre chose qu’à la survie. 

Contrairement à Numeria, où les femmes sont égales aux hommes, elles sont réduites ici à des servantes, occupées à élever des enfants, à préparer les repas et à coudre des vêtements tandis que les hommes occupent les postes de chefs, prêtres, guerriers et chasseurs. Ce sont les règles - mais aucune règle ne peut arrêter l'esprit ardent qui brûle dans le cœur d'un vrai barbare. Amiri l'a prouvé en se révoltant contre la vie misérable que sa tribu lui avait offerte et en devenant une guerrière redoutable. Son triomphe a été récompensé par la haine, le ridicule et, finalement, un exil. Elle a quitté son pays natal et est allée à la recherche de son destin et de la justice sociale, sans jamais regarder en arrière. "Je survivrai. Je survivrai toujours", telle est sa devise, et jusqu'à présent, cela s'est toujours vérifié. Elle a été attirée à Restov, lorsqu'elle a entendu parle de l'appel de Dame Jamandi Aldori, et s'y est rendu, car cela représentait à ses yeux, un challenge à la hauteur de ses ambitions (https://pathfinder-kingmaker.fandom.com/fr/wiki/Amiri).

 

 

 

 

 

 

                                                                                                   Valérie (Guerrier 1):

 

En raison de sa beauté parfaite, presque surnaturelle, Valérie a été au centre de l'attention de tous, même quand elle était encore enfant. Née dans une famille noble de Brevic, la jeune fille est rapidement devenue un espoir de la haute société. Elle a rapidement dû apprendre à résister aux avances indésirables de ses admirateurs, en utilisant une arrogance froide et des manières impeccables et distantes comme un bouclier impénétrable. Son père avait choisi un grand destin pour Valérie: elle était supposée devenir un paladin de Shelyn. Cependant, la jeune Valérie ne semblait pas faite pour les enseignements de l'obéissance et de l'humilité devant la déesse de la beauté et de l'amour - contrairement aux leçons d'arts martiaux qu'elle maîtrisait presque parfaitement. La vie de Valérie a radicalement changé lorsqu'un acte blasphématoire a rendu son avenir en tant que paladin de Shelyn impossible. Ayant rejeté la grâce de la déesse, elle a quitté la haute société pour prendre son destin en main. Aujourd'hui, Valérie n'est plus la fille choyée d'un noble. Au lieu de cela, elle est devenue un mercenaire chevronné, qui a vécu des dizaines de batailles sous les bannières du Seigneur des épées. S'étant coupé les cheveux et ayant troqué ses robes de soie par une armure en acier, elle a rompu avec son passé sans hésitation. Elle participe actuellement à la préparation de la réception qu'a organisée Dame Jamandi Aldori, sa mécène, à son manoir, pour recevoir les aventuriers souhaitant se lancer à l'assaut des Terres Volées (https://pathfinder-kingmaker.fandom.com/fr/wiki/Valerie).

Bande Annonce d'Introduction aux Terres Volées
 


Arrivée de Linzi à Restov (cliquer sur le lien)

https://kdrive.infomaniak.com/app/share/754742/f6950268-2585-4e44-bbce-317914f05905


 

Kingmaker

 

Journal de Linzi

Notes de rédaction pour la geste de Teros de Trismaer

 

Première Geste : Les Terres Volées

Jour du soleil, 25 Calistril de l’an 4710

(bruitage de fond du chapitre):

https://kdrive.infomaniak.com/app/share/754742/635975f0-7ccf-4754-9a15-b7a0756c3a3a 

 
 J’étais arrivée dans le palais du seigneur-maire de Restov depuis  une heure, et déjà, je ressentais l’excitation de la découverte ! Cela faisait maintenant trois semaines que j’avais quitté Pitax, et l’Académie Royale des Arts, et l’arrivée dans la cité de Restov a été un choc a la fois culturel, et au niveau des sens ; Pitax était fade au possible,    Restov    regorgeait    de vie ; les odeurs se mélangeaient, ainsi que les peuples d’origines aussi variées que Numeria, les Royaumes du Fleuve, Mendev, Druma, Andoran, et bien d’autres. Je pressentais que j’allais faire de grandes rencontres…
Linzi
 La salle s’était remplie d’aventuriers de tous horizons… et de toutes apparences ! Cela allait de la brute demi-orque de plus de deux mètres avec des bras aussi gros que des troncs à …moi ! Je devais être la personne la plus chétive et la moins adaptée à l’aventure de toute la salle ; pourtant je ne rêvais que de pouvoir partager la route d’un aventurier (ou d’une aventurière) suffisamment valeureux pour mériter que l’on rapporte ses hauts faits, et j’espérais de tout cœur que ce serait moi  qui m'en  chargerait! Je venais  de   passer   trente  minutes  à   essayer  de   rentrer  en   contact  avec  les différents groupes d’aventuriers qui s'étaient formés pour leur demander de m’accepter, et bien sûr, je ne reçus pour réponse que des quolibets et de la nourriture lancée au visage ! À  quoi  m’attendais-je ?  A ce que l’on m’ouvrit grand les bras ? Il n’y avait pas de raisons pour que        cela fut différent de la façon dont on m’avait traité jusqu’à maintenant…peut être était-ce une        erreur de venir ici...
 

Un mercenaire mal dégrossi de plus m’a rabrouée comme une trainée, ce qui a déclenché l’hilarité de ceux  qui l’entouraient ! Ce fut l’humiliation de trop!  Je ne pus m’empêcher de lui renvoyer une réplique qui mit à nu sa bêtise crasse ! Bravo Linzi ! Il  s’approcha de moi de plus en plus menaçant au fur et à mesure que je vidai  sur lui toute ma frustration et il  leva   son poing… qui ne s’abattit pas sur moi !

 

Teros de Trismaer
Lorsque je rouvrais les yeux, je me suis dis que Shelyn avait dû entendre mes innombrables prières : un jeune homme aussi grand   que le mercenaire (mais ô combien plus avenant) venait de stopper le coup et demandait à la brute de ne pas envenimer la situation. Une grâce dans la posture et les déplacements, probablement soutenue par ses origines elfiques (ses oreilles légèrement pointues en donnaient un indice certain), un visage d’ange avec une barbe bien taillée, de beaux cheveux aux reflets châtains, des yeux d’un vert sombre comme l'eau d'un lac, revêtu d’une armure rutilante…le rêve de toute jeune fille qui se respecte était devant moi et prenait ma défense ! J’étais tellement stupéfaite que je ne savais que dire, comme la plupart de ceux qui nous entouraient. Mais la brute semblait en avoir assez de ne pas déverser sa colère sur quelqu’un, et tira son épée en se jetant sur mon sauveur… qui s’écarta légèrement, et laissa son agresseur perdre l’équilibre et s’étaler de tout son long sur le parquet ciré,       cette fois sous les éclats de rire de ses camarades! Peu après, il se releva, prêt à en découdre de nouveau, mais cette fois la garde du palais était là pour intervenir, et évacua le malotru de l’endroit ! Mon héros me demanda ensuite si j’allais bien, et je dus m’être ridiculisée en bredouillant quelques mots, essayant de lui faire comprendre que je ne désirais qu’une chose : qu’il me laissa l’accompagner afin que je raconte ses exploits qu’il ne manquerait pas d’accomplir, j’en étais certaine ! Enhardie par cette rencontre inattendue, je commençais par me présenter, puis, prenant plus d’assurance, lui demandait s’il ne verrait pas d’un mauvais œil que je l’accompagnâ lors de son périple futur après notre entrevue avec dame Jamandi Aldori. Il fut quelque peu surpris de ma demande, et je lui                  expliquai rapidement qu’il ne s’agissait que d’une demande professionnelle, car en tant que barde, je cherchais un aventurier digne d’en raconter les exploits sous forme de Geste. Il était prêt à me répondre, lorsque les hérauts du palais vinrent annoncer l’arrivée, sur l’estrade de la salle, de nos hôtes. En effet,  apparurent rapidement, accompagnés de gardes du palais et de Seigneurs de l’Epée, Dame Jamandi Aldori, une demi elfe d’âge mur, et d’une grâce toujours intacte, se mouvant comme une panthère à l’affût d’une proie, suivie de près par Ioseph Selemius, le seigneur-maire de Restov, et Kassil Aldori, le fils adoptif de Dame Jamandi.

 

  Kassil Aldori
Dame Jamandi Aldori

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Après avoir obtenu le silence, dame Jamandi expliqua à notre assistance que les seigneurs de l’épée de Restov, en association avec la ville, et l’appui du Trône d’Ecailles de Dragon, nous avaient réunis pour proposer aux coeurs vaillants d’aller conquérir et ramener la paix dans les Terres Volées, cette région au sud-ouest de Restov, ainsi qu’au sein du Dunsward, au sud-est de Restov, et dans les Kamelands, où ne règnait que la violence et la loi du plus fort, au sein d’une nature encore vierge ; nous serions mandatés par Restov, et les Seigneurs de l’Epée, pour lutter contre les bandits , assassins et autres monstres qui écumaient les régions susnommées.

 

Lord Mayor Ioseph Sellemius | Ingerland | Obsidian Portal
Ioseph Selemius

Si nous réussissions à établir la stabilité dans la région qui nous serait affecté, un représentant de notre groupe serait reconnu officiellement comme souverain de la région, et il lui serait octroyé un titre de noblesse. Nous aurions en outre un    appui    logistique    et financier, pour pouvoir commencer l’établissement de notre territoire. Une   fois   ces présentations achevées, dame Jamandi nous expliqua qu’elle nous laissait débattre de cela entre  nous durant une heure et qu’à son retour, elle délivrerait les tâches dévolues aux différents groupes qui se seraient formés. J’observais les réactions de ceux qui nous entouraient et remarquait le malaise chez nombre d’entre eux : tous connaissaient les endroits dont Dame Jamandi avait parlé et connaissaient les risques élevés qu’ils encourraient, la mort était présente bien trop souvent à leur goût. C’est             ainsi qu’en   trente minutes, la salle s’était vidée des trois-quarts de ses occupants ; pendant ce temps, une guerrière barbare avec une épée à deux mains aussi grande qu’elle (et aussi large), couturée de cicatrices sur tout son corps (avec des muscles saillants semblant faits d’acier), s’approcha avec un sourire en coin, et salua d’un geste désinvolte mon hér…  je   veux  dire   mon   compagnon  (qui   se   nommait  Teros  de Trismaer ; oui, car je ne pus résister à la tentation de lui poser des                                            questions sommes toutes assez indiscrètes : d’où il venait, pourquoi était- il ici, son âge, etc.…oh, Linzi, pourquoi ne peux-tu t’empêcher deparler dès que tu te sent nerveuse?). Le nom de cette farouche guerrière était Amiri, et elle venait du Royaume des Seigneurs Mammouth, dans le Grand Nord.

 


Amiri
Elle nous expliqua qu’elle avait apprécié l’entrée de Teros et était en recherche d’une quête suffisamment difficile pour être valable à ses yeux. Une autre guerrière – ayant plutôt l’air d’un chevalier - vêtue d’une      armure de maille et de plaques, s’approcha de nous. Avec son port altier, je ne doutais pas qu’elle fut d’ascendance noble. Elle se présenta sous le  nom de Valérie de Reyland, et nous expliqua que, tout comme Amiri, elle avait apprécié l’échange de Teros avec ce mercenaire, mais plus que ses capacités martiales, c’était  surtout son comportement chevaleresque qui lui avait plu ; de ce  fait, elle apprécierait de nous accompagner pour apporter du poids à nos maigres forces. Teros, comme tout bon héros, et parfait gentilhomme, me présenta en premier, puis lui-même, à ces deux jeunes femmes, et  demanda à Valérie de quel endroit elle était originaire. Elle répondit qu’elle était    originaire du royaume de Brevoy, d’une famille effectivement de haute  lignée, mais que son choix était de mettre ses forces au service d’une noble cause, et que celle que venait de soumettre Dame Jamandi lui semblait en adéquation avec ses idéaux. Mais elle ne voulut pas élaborer davantage, même si je sentais instinctivement qu’il y avait plus derrière cette histoire que ce que Valérie voulait bien nous  en dire.
Valérie

 

Quand à Teros, il expliqua qu’il était un paladin de Iomedae, la déesse de la justice, du courage et de l’honneur (à ces mots, Valérie opina légèrement du chef, pour montrer son assentiment), et qu’il venait de la nation d’Andoran (nation connue pour ses idéaux de liberté et de fraternité, et qui évoquait chez moi une envie d’émigration tant ces mots résonnaient en moi avec force) ; il avait entendu parler de la requête de Dame Jamandi alors qu’il était en voyage pour les Royaumes du Fleuve (il ne nous expliqua pas pourquoi, mais nous respectâmes sa volonté). Les valeurs de sa déesse  résonnèrent avec les mots de la demi-elfe de Restov, et il se résolut à venir assister à ses explications, et pour l’instant cela avait raffermi son envie d’aider sa cause. Après ces présentations, nous regardâmes autour de nous et constatâmes que les personnes restantes s’étaient regroupées en trois groupes, nous y compris : il y avait nous, puis un groupe d’à peu près une dizaine de personnes, menées par un homme d’un trentaine d’années déjà bien avancées, a l’air avenant et aimable, et un groupe de six personnes environ, constitué indubitablement de nobles, dont certains devaient faire partie d’une ou de plusieurs des fameuses écoles de duels des Seigneurs des Epées de Restov. Alors que nous commencions a discuter un peu plus de nous-mêmes et de ce que nous avions expérimenté sur notre trajet avant d’arriver à Restov, le chef  du deuxième groupe s’approcha de nous d’un pas souple et amical, affichant un sourire tout aussi avenant  que précédemment. Il tendit nonchalamment une main musclée, affermie par les aventures dans les contrées sauvages, à n’en pas douter.

 

Maegar Varn

Maegar Varn », lança-t-il à notre chef (oui, car même si Teros ne semblait pas en avoir conscience, il se dégageait de lui une autorité et un charisme naturel, qui le faisait naturellement ressortir de notre groupe ; d’ailleurs aucune de mes deux camarades de la gent féminine ne s’offusqua quand Maegar Varn s’adressa d’abord à Teros).  

 

-« Je  suis le meneur de cette bande de fieffés aventuriers que vous voyez derrière moi », nous dit-il en montrant du doigt les neuf autres individus de son groupe (qui comptait une elfe, un halfling, un nain, un demi-elfe, et le reste constitué d’humains).

 

parchemin.jpgIl se fendit ensuite d’un salut rapide en direction de moi et les deux camarades, et nous présenta ses hommages. Il expliqua que nous aurions peut être l’occasion de nous recroiser au cours de nos aventures, mais il voulait avant tout nous souhaiter bonne chance, car les dangers seraient nombreux sur notre route - ainsi que la sienne - et il espérait que nous pourrions un jour échanger les récits de nos propres aventures les uns avec les autres. Quelle amabilité ! Les nobles du dernier groupe ne se donnèrent même pas la peine de regarder dans notre direction…

 

C’est à ce moment que la porte de l’estrade s’ouvrit et que Dame Jamandi, Kassil Aldori et Ioseph Selemius, ainsi que leur garde rapprochée, entrèrent de nouveau dans la salle. Une heure s’était déjà écoulée, et nous n’avions rien vu, pris que nous étions dans nos discussions. Une fois positionnée devant nous, Dame Jamandi nous observa quelques secondes, puis demanda à nos représentants de s’avancer vers elle. Sans même nous être consultées, Valerie, Amiri et moi-même, nous nous tournâmes  toutes les trois vers Teros, qui nous contempla, stupéfait, et nous demanda pourquoi nous pensions qu'il aurait plus de propension à être notre représentant plutôt que l’une d’entre nous ; après avoir                observé sans mot dire mes consœurs aventurières, je me retournai, souriante, vers lui, et lui expliquai que c’était sa façon naturelle de se comporter qui inspirait le respect et que, par conséquent, nous estimions normal de le considérer comme notre meneur ou chef, quoi qu’il en pensait. Teros nous considéra un instant, puis sourit en haussant les épaules, et s’avança à coté des autres représentants. Dame Jamandi prit ensuite la parole : 

 

- « Enoncez vos noms je vous prie ! »

Maegar Varn, capitaine de la compagnie La Brigade de Varn ! »

Sire Hannis Drelev, capitaine des Faucheurs Rouges ! »

Teros de Trismaer, représentant  notre groupe », dit-il tout en nous désignant de la main.

 Dame Jamandi sourit légèrement, puis reprit un air sérieux, et expliqua à toute notre assemblée que chacun des trois groupes allait explorer une partie des Terres Volées, et appliquer les préceptes présents dans la Charte qu’elle tenait dans sa main. Ouvrant le parchemin, elle commença à déclamer :  


Qu’il soit connu de tous que le porteur de cette lettre a été chargé par les Seigneurs de l’Epée de Restov, agissant pour le bien de tous et par l’autorité investit en eux par l’office du régent du Trône                       de l’Ecaille du Dragon, du droit d’explorer et de voyager au sein de la région sauvage connue sous le nom de Terres Volées. L’exploration devra être limitée à une surface équivalente à 57 kilomètres vers l’Est et l’Ouest, et à 96 kilomètres au Sud de l’endroit qui vous servira de poste de commandement. Le porteur de cette charte devra aussi lutter activement contre le banditisme et tout autre comportement illégal qu’il rencontrera. La punition pour le banditisme non repenti demeure, comme toujours, l’exécution par l’épée ou la corde. Nous en sommes ainsi témoins, en ce 24 eme jour de Calistril de l’an 4710 de notre ère, sous l’œil vigilant du seigneur de Restov et l’autorité portée par le seigneur Noleski Surtova, actuel régent du Trône de l’écaille du Dragon. »

  Une fois sa déclamation terminée, la demi-elfe aux traits durs rangea le parchemin et fit un geste à Kassil, qui descendit de l’estrade et tendit un exemplaire de la Charte à chacun des trois représentants. Puis Dame Jamandi reprit la parole :

 

Vous êtes maintenant les détenteurs de l’autorité de Restov, et par là-même du royaume de Brevoy. Vous allez vous rendre chacun dans un endroit différent des Terres Volées : Maegar Varn, vous vous rendrez dans la région de Dunsward, dans le comté de Drosel, pour y apporter la stabilité face aux bandits et aux créatures qui écument l’endroit. Hannis Drelev, vous vous rendrez dans les terres du Bourbier, tout à l'Est des Terres Volées, pour lutter contre les    attaques de monstres et de bêtes sauvages qui oppressent les habitants, et perturbent le trafic  fluvial. Teros de Trismaer, vous vous rendrez dans la Ceinture Verte, pour arrêter la vague  de banditisme qui y sévit depuis plusieurs mois. »

 

Dame Jamandi nous souhaita ensuite à tous bonne chance et le soutien des dieux dans notre entreprise, et indiqua que, pour ceux qui le souhaitaient, vu l’heure tardive (car la nuit était déjà tombée), nous pouvions rester dormir dans des lits prévus pour l’occasion avant de partir le lendemain. Teros revint vers nous et nous demanda ce que nous comptions faire maintenant ; après avoir débattu   rapidement   entre   nous,   nous convînmes de rester dormir sur place,             et repartir frais et dispos demain. Kassil Aldori, qui était resté sur place, après le départ de sa mère adoptive et du seigneur-maire de Restov, s’avança vers nous, et nous demanda ce que nous avions décidé. Nous lui répondîmes, et il nous fit signe de le suivre, et nous mena à l’étage, dans un couloir adjacent à la salle, jusqu’à une série de portes qui menaient chacune à une chambre. Nous prîmes congé chacun l’un après l’autre et alors que je m’apprêtais à rentrer dans ma chambre, Teros me retint gentiment et, gêné, me demanda s’il était possible que je l’aide à vérifier quelque chose qui le tracassait. Il m’expliqua, après m’avoir amené dans sa chambre, qu’il soupçonnait qu’un                 sort ait été jeté sur lui à travers la charte qu’il avait reçu, et il voulait vérifier qu’il n’était pas contraint à agir contre sa volonté. Intriguée par cette demande, j’acquiesçai à sa demande et chantait pour canaliser le sort de Détection de la Magie que je connaissais. Rien ne se manifestait sous mes yeux, et j’en informai Teros, qui sembla soulagé (je me demandai d’où venait un tel sentiment de méfiance, mais il devait y avoir dans son histoire personnelle des événements qui pouvaient expliquer ce comportement). Contente d’avoir pu lui rendre service, je prenais congé de lui, et retournai dans ma chambre. Le sommeil vint assez rapidement, et je m’endormais avec le sourire aux lèvres, heureuse d’avoir pu trouver des compagnons qui me côtoyaient sans dédain et qui me considéraient – pour l’instant - non comme une halfling idiote et inutile mais comme une personne a part entière.

 

 

parchemin.jpgJour de la Lune, 26 Calistril de l'an 4710:

 

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous restaurâmes sur place, et Kassil Aldori  nous souhaita bonne chance dans notre aventure, en espérant nous revoir rapidement ici  même. Nous quittâmes ensuite le palais, puis allâmes acheter un cheval pour Valérie et un poney – pour moi, évidemment. Après plusieurs essais, je me rendis à l'évidence que ne serai jamais à l’aise sur ce genre d’animal, mais j’arrivais quand même à tenir sur la selle ! Nous quittâmes Restov dans l’après-midi, et passions ensuite trois jours sur la route, en direction               du poste-relais d’Oleg, un ancien fortin de la milice de Restov, reconverti en auberge-relais pour les voyageurs: notre première étape vers la conquête de la Ceinture Verte ! J’étais tellement   excitée par   les   prémisses   de   nos   aventures,   que    je    n’arrêtais   pas d’émettre des commentaires durant   la   journée ;   les   regards   de   Valérie   sur   ma personne à plusieurs reprises suffirent à diminuer mon enthousiasme… légèrement.

 

Reflexions de Linzi durant le trajet (cliquer sur le lien)

 

https://kdrive.infomaniak.com/app/share/754742/de0d9909-c955-4457-a1b3-3b6429f5a0a2 

 

https://www.pathfinder-fr.org/wiki/public/upload/Illustrations/P1/oleg.jpg

Le comptoir d'Oleg

Jour du Feu, 2 Pharast de l’An 4710 :

 

Après   avoir quitté à l’aube la précédente auberge située sur notre route, nous arrivâmes en milieu de matinée au poste-relais d’Oleg,  un ancien fortin de la milice de Restov, désaffecté et confié aux soins d’Oleg Leveton et de sa femme Svetlana. L’apparence du poste- relais gardait l’architecture défensive liée a un fortin militaire, avec                                 ses quatre miradors et poste de guet, tous faits en rondins de bois, tout comme la palissade de cinq mètres qui l’entourait. En rentrant                     dans la cour du relais, nous vîmes Oleg en train de réparer le toit de l’auberge ; il mit un certain temps à nous reconnaitre, puis nous fit signe un peu brusquement de le suivre à l’intérieur de sa maison. Là, nous retrouvions Svetlana, son épouse, qui nous reçus à bras ouverts          et nous invitait dans la foulée à partager leur repas.

Oleg Leveton

 

Quelques minutes plus tard, alors que nous nous régalions du ragoût au lard de Svetlana, Oleg nous demanda  avec un ton rempli d’espoir si nous avions entendu à Restov que la cité allait leur envoyer une aide de la  milice, pour les aider à lutter contre les bandits qui les harcelaient. Nous nous regardâmes avec un air gêné ; nous expliquions ensuite à Oleg et Svetlana que nous étions là effectivement pour lutter contre le banditisme, mais que nous n’aurions pas de renforts. Le visage d’Oleg se décomposa alors et il se leva avec raideur en s’excusant, en jetant un regard entendu à Svetlana. Celle-ci nous expliqua alors que la                    déception de son mari etait liée au fait qu’ils étaient rackettés depuis trois mois par un groupe de bandits  au service d’un seigneur autoproclamé, le « Roi-cerf », qui "gouvernait" les Terres Volées, en rançonnant ceux qui avaient le malheur de se trouver sur son territoire, qui ne cessait de s'étendre. Prenant visiblement sur elle, Svetlana nous expliqua qu’il y avait environ quatre   mois,   un   groupe   de   dix individus, menés par une femme à l’air inquiétant, arriva en début   de   journée,   à l’ouverture du relais.   La femme au physique   avenant,   d’environ   une   trentaine   d’années, qui se nommait Kressle, les somma de leur donner un tiers de leur recette, afin de bénéficier de la protection du « Roi-Cerf » ; devant le refus sans équivoque d’Oleg, Kressle ordonna à ses hommes de le maitriser, tout en prenant le bras de Svetlana. Elle tira une de ses   deux haches de sa ceinture, avant de la menacer de lui couper   le   bras   si   ils n’obtempéraient pas. Oleg, terrifié pour Svetlana, acquiesça, et Kressle vola l’alliance de Svetlana pour se « dédommager » de la perte de temps. Ils revinrent ensuite une semaine plus tard, et récupérèrent l’argent prévu; et depuis, Oleg et Svetlana avaient obtempéré, tout en espérant pouvoir demander à Restov de les sauver de cette emprise.


 

Teros se tint coi quelques minutes, paraissant réfléchir, puis demanda à Svetlana qui était celui ou celle qui s’occupait actuellement de venir les racketter ; pleurant en silence, elle expliqua qu’au fur et à mesure que les mois avaient passé, le nombre des bandits qui s'étaient présentés à leur porte avait diminué, au fur et a mesure qu’ils voyaient le couple se plier à leurs exigences. Le mois dernier, c’était le bras droit de Kressle, un archer au visage patibulaire, nommé Happs Bydon, qui était venu, accompagné de trois hommes de main pour récupérer leur argent. Après une pause, Teros lui expliqua, avec notre assentiment, que nous pouvions profiter de la régularité de leur visite – qui devait être le lendemain, une heure après l’aube, d’après l’épouse d’Oleg - pour leur tendre une embuscade et les empêcher de nuire, si, bien sûr, elle et Oleg étaient d’accord avec ce plan. Stupéfaite, et passé le moment de surprise de cette proposition, Svetlana fondit en larmes, et enlaça Teros en pleurant, et appela ensuite son mari pour lui annoncer notre offre ; arrivant en courant, inquiet de voir sa femme en pleurs, il réalisa ce dont elle lui parlait, et pour la première                           fois depuis notre arrivée, un sourire apparut sur son visage, en serrant la main de notre chef. Valerie, Amiri et moi nous nous regardâmes en souriant, et nous nous retournâmes vers Teros, qui nous enjoignit de nous asseoir autour de la table afin de discuter de notre plan d’action.

parchemin.jpgTeros énonça rapidement trois possibilités, en échangeant avec Valérie, tous deux étant les plus stratèges du groupe, car versés dans les combats organisés : premièrement, nous pouvions tuer tous les bandits, ce qui réglerait le problème immédiat d’Oleg et Svetlana, mais  ne   résoudrait   pas   un   retour    éventuel   des    bandits    pour    voir    ce qu’étaient devenus leurs collègues qui ne reviendraient pas ; deuxièmement, nous nous cachions et n’intervenions pas,   afin    de    les    suivre    pour    voir    d’où    ils    venaient,    et ensuite   les   mettions hors d’état de nuire d’un seul coup, pour   ne   plus   nous   soucier   d’eux   par la suite. Les gros inconvénients de ce plan, c’etait qu’Oleg et Svetlana risquaient d’être malmenés, voir pire (et risquaient de nous en vouloir sérieusement par la suite), et l’opposition que nous aurions à affronter lors de l’assaut de leur camp d’origine risquait d’être trop importante pour nous ; et troisièmement, nous pouvions les affronter au poste-relais, mais en en épargnant un (ou deux), afin de pouvoir les interroger pour qu’ils puissent nous donner le lieu exact où se trouvait leur campement d’origine. Après avoir fini l’excellent ragout que Svetlana nous avait apporté entretemps, nous tombions d’accord pour choisir la dernière option, et commencions à réfléchir au moyen de nous dissimuler pour attendre les bandits le lendemain. C’est alors que Teros, pris d’une soudaine inspiration, demanda à Svetlana si elle connaissait des plantes qui avaient un effet soporifique ; celle-ci répondant par l’affirmative, Teros demanda s’il lui était possible qu’elle prépare un nouveau ragout et qu’elle y verse cette plante en quantité suffisante sans que cela soit décelable au goût. Ceci, afin de proposer aux bandits, quand ils arriveraient, de se restaurer après leur trajet à cheval afin de pouvoir les endormir,      ou du    moins    de    les     affaiblir,     avant     que     nous     agissions. Cela augmenterait nos chances de faire des prisonniers. Svetlana acquiesça avec entrain. Nous décidâmes d’un commun accord de dissimuler Amiri sous une bâche, dans le chariot qui se trouvait dans la cour. Moi-même, je serai cachée en haut d’un des miradors du fortin, afin de pouvoir alerter si les voleurs étaient plus nombreux que prévu, et d’avoir un poste en hauteur qui me permettrait d'utiliser mon arbalète, et aussi mon sifflet pour prévenir Amiri, Valérie et Teros , cachés dans les réserves de nourriture de l’auberge, afin d’ agir de concert. Une fois ce plan convenu, nous nous retirâmes dans nos chambres, afin de prendre une bonne nuit de repos, pour être frais et reposés  dès le lendemain matin avant l’aube.

 


 

parchemin.jpgJour des étoiles, 3 Pharast de l’an 4710 :

 

Dès quatre heures du matin, Teros et Amiri déjà levés, Valerie et moi nous nous préparions, après nous être lavées, alors que la lune etait encore haute dans le ciel. Amiri se recouvrit de sa    bâche dans    le  chariot, tandis que Teros et Valerie entrèrent dans  l’auberge qu’Oleg et         Svetlana venaient d’ouvrir ; alors que je prenais ma position au sommet du mirador, le soleil commençait à éclaircir l’horizon, et, grâce à ma vue perçante (ce jour-là du moins), j’aperçu des  points noirs  au loin qui se  déplaçaient, apparemment sur  des  montures. Je vis ces points grossir, et effectivement prendre la forme de cinq cavaliers, qui s’approchèrent de               l’entrée du relais d’Oleg, l’un d’entre eux correspondant effectivement à la description du bras droit de  Kressle, que le mari de Svetlana nous avait fait. Nous entendîmes les bandits héler Oleg, en lui         enjoignant d’ouvrir la porte du relais, ce qu’il fit de mauvaise grâce. Les chevaux entrèrent dans la                cour du poste relais, et leur chef, Happs Bydon, ricana en demandant à Oleg de leur donner à  manger, car ils avaient passé de longues heures à cheval. Gardant son calme, Oleg  emmena Happs et deux de ses comparses à l’intérieur de l’auberge,  deux bandits restant dans la cour pour garder les chevaux. Ne voyant plus Valérie et Teros, je ne pus      que supposer ce qui se passait, et les minutes s’égrenèrent dans une attente anxiogène.    

 


Soudain, des   bruits    de combat s’élevèrent de l’auberge   ; réagissant en un éclair, avant que les malfrats près des chevaux ne commencent à réaliser ce qui se passait, je sortis mon sifflet   et   soufflai    de    toute    mes forces. Je vis Amiri bondir aussitôt hors du chariot, en hurlant le cri de guerre de son dieu qui   retentit   dans   toute   la   cour : « GORUUUM ! ». Alors que le bandit le plus proche   reculait   de   surprise,   elle   lui assena    un    coup    puissant    de    sa monstrueuse épée   à   deux   mains,   qui    brisa   la garde   maladroite    de    son adversaire,   et   envoya voler son casque   tandis   qu’il s’effondrait, ensanglanté. Reprenant   mes   esprits,   j’épaulai mon arbalète et visai instinctivement le second bandit   qui   tirait   son   épée,   et…   n’arrivai qu’à   l’érafler,  honte   à   moi   !   Malheureusement,   cela    eu    aussi    l’insidieuse conséquence d’attirer son attention sur moi ; voyant   qu’Amiri   était   encore   concentrée   sur                                  son camarade, il bondit dans la direction de l’escaler menant au chemin de ronde,et 
donc dans ma direction. C'est à ce moment que je vis apparaitre Teros sur le perron de l’auberge, couvert de sang et de morceaux de…je ne préférais pas y penser sur le moment, et même après je n’ose y repenser   !   Reprenant   subitement   conscience   de   la   présence d’une menace   autrement   plus pressante, je réarmai mon arbalète, et visai instinctivement, mais sans être plus rapide que le bandit qui me faisait face et abattais son épée sur moi. Je réussissai à esquiver de justesse (son habileté au combat laissait aussi à désirer, ou alors c’était la surprise de me voir bouger aussi vite peut être), et levai mon arbalète avant de tirer - à moitié en plissant les yeux - et en priant ! Mais, par Shelyn, le   carreau   visa juste et traversa sa gorge ; de surprise, il tomba à la renverse et chuta dans la cour, ses yeux contemplant déjà l’au-delà !

 

A peine remise de mes émotions, je vis Teros se pencher sur le bandit qu’avait blessé Amiri, et murmurer quelques mots qui firent légèrement miroiter ses mains. Il nous prévint ensuite qu’il fallait ligoter l’homme en question, en   attendant   qu’il soit interrogé, tandis que Valérie sortait à son tour de l’auberge, poussant devant elle un autre bandit, les mains derrière le dos, ligoté lui aussi. L’air austère, avec dans les yeux un respect intense envers notre chef, elle demanda à Teros ce que nous devions faire des prisonniers. Il lui demanda d’emmener les hommes dans les enclos   à   chevaux  de   l’étable,   afin   qu’ils   ne   puissent  pas communiquer entre eux. Entretemps, je décidai d’aller subrepticement regarder dans l’auberge… et voyait Svetlana en train de sortir de   la   salle   à   manger   avec   un   seau et   un   balai ensanglantés, le visage pâle ; en me voyant, elle fit un signe négatif de la tête d’un air   sombre,   ce   qui   me   coupa immédiatement l’envie d’aller voir par moi-même les exploits de Teros sur le chef des bandits. Lorsque je revint dans la cour, Oleg était en train de remercier chaudement   notre petit groupe, mais ne put s’empêcher de demander d’un air inquiet ce que nous projetions de faire désormais. Teros lui expliqua que nous allions interroger les prisonniers afin de connaitre la localisation du camp des bandits pour les mettre hors d’état de nuire. Satisfait de cette réponse,   Oleg   nous   laissa   à   nos occupations, rentrant donner la nouvelle à Svetlana dans l’auberge. Une fois entre nous, nous convenions d’interroger les bandits séparément, afin de pouvoir vérifier la véracité de leurs informations. Teros nous expliqua également que la justice serait rendue en fonction de ce qui nous était permis dans la charte de pouvoir de Jamandi   Aldori.   Valerie   alla   ensuite chercher le premier prisonnier, qui n’était pas blessé, mais légèrement endormi par le soporifique de Svetlana. 

 

 Ramené à la conscience par la peur de sa situation, il arriva dans  la   cour   devant   Teros   avec   un   visage   décomposé.   Teros   lui   posa   ensuite    des questions   sur   son   histoire personnelle ; il dit se nommer Opten, avoir été recruté de force par Happs Bydon il y avait environ deux mois, et n’avoir tué personne. Lui et ses complices se trouvaient d’ordinaire dans un camp secondaire à celui du Roi Cerf, commandé par Kressle, qui se situait à 3 jours de cheval. Le camp en lui même était situé dans un fjord relativement   large.   Il   s’y   trouvait   en   permanence   dix hommes,   avec   Kressle   ces derniers   temps,   sauf   lorsqu’elle    etait demandée par le Roi Cerf dans son fort. Il y avait des plateformes d’observation placées à l’est et à l’ouest du campement, ainsi qu’une barque amarrée au bord de la   rivière   qui bordait   le   campement.   D’après   notre prisonnier, il n’y avait pas   de magicien dans le groupe de bandits. Il précisa aussi qu’après une semaine d’absence de leur part, Kressle allait commencer à s’interroger. Questionné sur les   environs immédiats de l’endroit où nous nous trouvions, Opten nous expliqua qu’un vieil ermite un peu fou du nom de Bokken se trouvait à une journée de cheval au sud-est du relais d’Oleg. Opten reconnu à demi-mots avoir blessé, lors d’un racket, une personne faisant partie d’une famille habitant une petite ferme dans la foret, non loin d’un temple abandonné, à un jour de cheval à l’ouest du campement. Avec un signe de tête entendu à Amiri, Teros fit reconduire un Opten  transpirant, et implorant que l’on épargne sa vie, dans l'enclos qu’il occupait. Amiri revint avec le second bandit, que Teros avait soigné, et qui avait depuis repris ses esprits, la grande balafre de l’épée d’Amiri encore visible le long de                  son visage. Sans ménagement, il fut mis a genoux, et il lui fut également demandé de répondre aux questions posées. Il dit se nommer Mahl, et adopta   une   posture   beaucoup plus défiante envers nous et en particulier   envers   Teros, qui l’interrogeait.   Mais   il s’éxecuta malgré tout : le Roi Cerf etait déjà venu une fois, lorsqu’il se trouvait dans le campement secondaire . Il avait entendu dire que le fort de celui-ci se trouvait à 3   jours au sud du campement. Lorsqu’il lui   fut   demandé   à quoi il ressemblait, il le décrivit comme très grand (légèrement plus grand que Teros qui faisait déjà presque six pieds et demi  de hauteur), torse nu, portant en permanence un casque avec des bois de cerf, et un arc de grande taille. Il était très fort, et avait déjà tué des hommes à mains nues. Lorsqu' on demanda à Mahl s’il avait lui-meme tué, il répondit oui: trois personnes fuyant le regime de terreur de la republique de Galt, sans manifester une once de remords. Teros demanda ensuite à Amiri d’aller chercher Opten. Celui-ci fut ramené, tremblant, devant nous. Il s’ensuivit un silence pesant lorsque Teros les dévisagea, puis leur annonca qu’au cours de leur interrogatoire, il avait su lorsqu’ils mentaient pour omettre des actes maléfiques (en tant que barde, j’avais entendu parler de la faculté de certains paladins de pouvoir discerner le mal ches les infidèles, mais j’avais toujours cru que c’était                   une affabulation ; apparemment  je   me   trompais).  Opten   avait   ainsi   menti   lorsqu’il avait   assuré n’avoir jamais tué; quand à Mahl, c’était clair comme le jour. Et les deux ne se  repentant pas de leur vie de banditisme (même Opten, malgré les apparences), ils furent, l’un  après l’autre, amenés devant la lame de Teros, qui leur offrit une mort propre et rapide. Après avoir             creusé une tombe anonyme à l’écart du poste-relais pour les bandits, nous retournâmes voir Oleg  et Svetlana afin de discuter de la suite des actions de notre groupe. Après en avoir débattu durant       quelques minutes, il  fut  convenu d’aller    rendre  visite  à Bokken  en   premier,  puis   d’aller                            rechercher les personnes qui avaient été rackettées par Kressle et sa bande non loin du vieux temple. Nous aidâmes ensuite Svetlana à nettoyer le reste du poste relais, puis nous mangions (moi dans un silence relatif, à digérer les événements de la journée), et allions ensuite nous coucher.




 

 



 

 


 

 

 

 

 


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